La théorie, c’était hier. Aujourd’hui la pratique :

Concernant l’écoute active, je ne suis pas encore une championne et j’ai parfois bien des difficultés à me retenir de souffler une solution plutôt que d’encourager l’autonomie.

Par exemple : “Je ne trouve pas mes chaussures!
– Tu as cherché tes chaussures et tu ne les trouves pas
– Non.
– Non, tu n’as pas trouvé tes chaussures et tu les voudrais.
– Non.
– Mmmmm…  (cette possibilité de réponse est proposé par Gordon)
– Mais je ne trouve pas mes chaussures !!!”

Et ca peut tourner en boucle pendant un moment, donc finalement, je dis “As tu cherché dans le placard de l”entrée?” et hop il obtient la solution ! Mais je ne pers pas espoir…

Un des points très positif de ce discours est que j’ai vraiment fait une croix sur les réponses tranchées envers Grand Bonhomme, surtout lorsqu’il est très raleur, voir, en “crise”, je prends vraiment le temps d’aller tout au fond de ce qu’il a sur le coeur, de façon à bien comprendre ce qui motive ses hurlements et ses rejets. Je ne sais pas encore si ca lui fait du bien, ou si ca fait du bien à notre communication mais je suis certaine que ca me fait du bien, à moi: je suis vraiment ravie de ne plus hurler ou contrer ou me battre, je vais dans son sens et en général, l’opposition et la colère se calme. Ca, c’est chouette.

Pour la deuxième étape de la méthode, je suis très emballée par les messages-je.Je trouve qu’il est simple de dire “Je ne peux pas supporter d’être interrompue par vos cris quand je suis au téléphone” plutôt que “Mais tais toi : Je téléphone!!!”. Ce serait mentir que de vous dire que ca fonctionne du tonnerre mais, quitte à ce que ca ne fonctionne pas (:-)), je trouve plus sain d’exprimer mes sentiments plutôt que de donner des ordres à tout va. Je suis vraiment persuadée que personne (et surtout pas un enfant) n’est fondamentalement méchant et chacun reste enclin à satisfaire et faire plaisir à ses proches. Mais tout comme pour l’écoute active, l’âge de l’enfant est une limite à la mise en oeuvre de la méthode. Par exemple, quand l’enfant tape, une phrase telle que “J’ai mal!” (plutôt que “Tu n’as pas le droit de taper!”) reçois souvent en réponse un regard bovin genre “Et alors?”…

Enfin, le point crucial de la méthode Gagnant-gagnant est la capacité des différents intervenants à élaborer une solution originale acceptable par tous. C’est un point particulièrement difficile pour les enfants, surtout lorsqu’il s’agit d’un conflit parents-enfants. Une fois encore, concernant les plus petits, c’est au parent de réaliser l’essentiel de la démarche tout en s’assurant que la réponse satisfait aux besoins de chacun.

Je suis vraiment contente d’avoir découvert cette méthode de communication et les résultats que j’obtiens aujourd’hui sont, à mon goût, très encourageants.

Cela signifie par exemple, que, lorsque mes Bonshommes se battent pour un tricycle, je dois intervenir, non plus, pour compter le temps d’utilisation de chacun martelé de “Il faut partager!” ou “Chacun son tour!” mais plutôt d’un “Petit Bonhomme dit qu’il veut le tricycle (en fait, il râle en tirant sur le guidon!), peux tu trouver une solution à cette situation qui le satisfasse?”
– …???
– Penses tu que lui trouver un autre jouet qu’il accepterait d’utiliser pendant que tu prends le tricycle vous satisfairait tous les deux?”… Je vous jure, j’ai essayé ! Ca fait un peu bizarre au début mais je ne peux m’empêcher de penser que je travaille sur le long terme.

En complément de tout cela, et comme l’indique Gordon, j’essaie d’appliquer cette solution dans mes relations avec Monsieur également. Au lieu de “Tu pourrais ranger tes chaussures!”, je dis “Je viens de tout ranger, ca m’ennuie beaucoup de voir que tout est à refaire…”. Avant, je passais pour une râleuse, maintenant, on dira que je suis ronchon ! Mouais…

Enfin, je tiens à  noter que l”un des points un peu négatif de la démarche, et Gordon en fait également mention, c’est que, si Monsieur ne se donne pas la peine d’appliquer lui aussi la méthode, on constate facilement un décalage de langage.

Grand Bonhomme hurle en pleine nuit :
Moi – Tu es en colère.
Lui – Arrête de hurler !
Moi – Tu as mal quelqe part?
Lui – Arrête de hurler !
Grand Bonhomme (dans son délire) – je vous aime plus, vous êtes vilains
Moi – Tu est en colère après nous.
Lui – Ben, si tu trouves qu’on est vilain, c’est pas la peine de nous appeler en pleine nuit !

Notez bien que ni l’un, ni l’autre des deux systèmes de réponse ne calme la colère dans ce cas précis, simplement, on se rend bien compte que ce sont deux dialogues séparés et parallèles et non plus une conversation à trois, voir à 2 +1. Bref, faut peut être voir à s’entendre un peu sur la question au risque d’être tout déboussolé le moment venu.

Et vous, Gordon, ca vous inspire quoi?

Rendez-vous sur Hellocoton !
N'hésitez pas à partager !
, , ,
Trackback

13 commentaires untill now

  1. Ficelle 03/12 à 2:11 am

    J’ai testé de mon côté l’écoute active… Pour l’instant, ça marche hyper bien avec mon homme (j’ai même un peu l’impression de le manipuler quand je vois comme cette nouvelle méthode me permet d’arriver à mes fins (ce qui, je l’ai bien compris, n’est pas le but premier…). Par contre, avec ma fille de 15 mois, c’est pas aussi simple. Ex: Elle hurle parce qu’elle a vu le paquet de pâtes et qu’elle a faim. Je lui explique qu’il faut encore attendre qu’elles cuisent. Elle hurle de plus belle. Je lui dis que je comprends sa frustration et lui propose un jeu en attendant. Elle continue à hurler, je finis par la mettre dans sa chambre pour épargner mes tympans (hum). Etc…
    Si je puis me permettre, l’ex. que tu cites avec les chaussures ressemble à l’un des ex. que Gordon donne où l’écoute active ne fonctionne pas parce que l’enfant attend une information directe et une aide concrète (peut-être mon exemple aussi d’ailleurs, héhé…)

    [Répondre]

  2. Nashii 03/12 à 3:07 am

    @ficelle : effectivement, à 15 mois (comme mon Petit Bonhomme), les conseils ne me semblent pas très applicables.
    Pour ce qui est de l’exemple, je pense qu’il est “entre deux”, parce qu’effectivement, l’enfant cherche une réponse concrète mais un peu comme quand il me dit “dit à Petit Bonhomme de me rendre mon jouet!!”. En fait, ce problème (le jouet ou la chaussure) n’est pas le mien (ca, j’ai super bien compris !) et si, pour PEtit Bonhomme, aider à trouver les chaussures est indispensable, pour Grand Bonhomme, je voudrais profiter de l’occasion pour lui inculquer le “aide toi toi-même” car il est parfaitement capable de trouver ses chaussures seul, tout comme j’aimerais qu’il résolve ses problèmes avec Petit Bonhomme sans mon aide… je ne suis pas certaine d’être limpide…

    [Répondre]

  3. juju 03/12 à 8:30 am

    mon Dieu … je comprends rien à ce que vous dites…. j’ai laché le morceau… mdr

    [Répondre]

  4. Nashii 03/12 à 11:14 am

    Ah, il faut lire le livre 😉

    Remarque, j’avais des doutes sur la clarté de mon expression…

    [Répondre]

  5. Béatrice 03/12 à 2:02 pm

    Faut que je relise la partie des “message je “, j’ai tendance à faire des “messages tu” déguisés ….. 😉
    (pardon Juju !!!)

    [Répondre]

  6. La poule pondeuse 03/12 à 3:55 pm

    J’adore le dialogue parallèle entre les deux parents ! En même temps en pleine nuit c’est difficile de se synchroniser (du coup en général chez nous c’est un seul qui se lève et l’autre ne s’en mêle pas).
    Personnellement je trouve qu’en pratique, surtout avec un enfant pré-verbal, ce n’est pas le miracle annoncé, mais en attendant je m’entraîne, c’est toujours ça de pris. Comme l’esprit général colle bien à ma façon de voir les choses je trouve ça plus logique de mettre en pratique même sans attendre de résultat (un peu comme toi si j’ai bien compris ton billet…).
    Enfin pour l’exemple des chaussures j’aurais peut-être tendance à proposer des solutions, justemnet parce qu’il est un peu entre deux (“où les as-tu vues pour la dernière fois ?” “quels sont les endroits où elles pourraient être ?”) ; voire à la limite demander à l’enfant s’il a une idée pour ne plus les perdre à l’avenir…

    [Répondre]

  7. Nashii 03/12 à 5:37 pm

    @Béatrice : les messages tu, c’est juste tellement difficile à éviter !

    @la poule : j’aime beaucoup tes propositions de questions dans la recherche des chaussures. J’en prends bonne note, le prochaine fois, je tente ma chance !

    [Répondre]

  8. La poule pondeuse 05/12 à 11:37 am

    Tu me diras ce que ça donne alors ! Je pensais aussi que le “danger” de la méthode Gordon avec les petits c’est qu’on finit par oublier qu’ils n’ont pas la même maturité qu’un adulte et donc n’ont pas la même définition de l’engagement etc.

    [Répondre]

  9. Frédérique paresseuse 06/12 à 6:04 am

    Je viens squatter tes commentaires pour m’excuser de ne pas avoir répondu au tien sur Jonathan Myers, mais j’ai un problème technique sur cette note. Sinon, quand m’envoies-tu ta photo ?

    [Répondre]

  10. eddie 09/12 à 8:33 am

    Ca me plairai bien de tester cette méthode, mais effectivement, ce qui me fait peur, c’est que mon chéwi est un peu réticent à la discussion, pour lui, c’est “ils obéissent, c’est comme ça et pas autrement, y’a pas à discuter les ordres”

    [Répondre]

  11. Nashii 09/12 à 8:55 am

    @Frédérique : c’est bon pour demain !
    .
    @eddie : alors il est beaucoup plus Aldo Naouri, que Thomas Gordon ;-)Ceci étant, l’approche de Gordon, ciblant les enfants est tout à fait applicable aux adultes. Il suffit d’appliquer les messages-je (il y a tout un chapitre sur “comment faire quand l’un des deux parents applique la méthode et pas l’autre?”, ca pourrait t’intéresser.
    PS : bienvenue sur mon blog !

    [Répondre]

  12. francois 20/01 à 9:56 am

    euh, bon pour moi l’exemple des chaussures, c’est le mauvais exemple car l’enfant attend une réponse précise comme dit plus haut.
    L’ecoute active ne s’utilise QUE quand l’enfant ou l’adulte est en prise avec un sentiment ! Colère tristesse, déception etc.

    Je l’utilise sur ma fille de 3 ans ça fonctionne trés bien, elle me dit des chose que je n’aurrais jamais su sinon. Il y a aussi les pleures qui se gère facilement de cette façon, la frustration aussi. Genre “tu aimerais ce bonbon ? Et bien met le à coté de ton assiète pour aprés si tu veux” etc
    Pour les petits enfant et c ‘est bien dit dans le livre, il faut proposer plusieurs réponses, car à 3 ans souvent l’enfant ne trouvera pas de réponse seul.

    Pour les message “je” c’est tout simplement magique pour moi. Pour le coups de taper j’ai essayais et ca fonctionne trés bien, par contre il faut mettre l’intensité suffisante, on ne blague pas hein !

    Bon courrage persévérez !

    [Répondre]

  13. Nashii 20/01 à 5:13 pm

    @François : effectivement, l’exemple des chaussures est un peu limite, mais, pas si éloigné je trouve de l’exemple du partage des jouets où il est clairement indiqué au parent de limiter son interventionnisme au maximum, afin d’assurer l’autonomie, voir l’indépendance de réflexion, de l’enfant grandissant…
    Merci pour vos encouragements, je pense que je suis sur la bonne voie même s’il y a encore un peu de travail !

    [Répondre]

Donnez votre avis

"));