Préparez vous, aujourd’hui, c’est long et lourd. Parce que je voulais vous donner, pas seulement un simple commentaire sur le livre mais bien une lecture plus poussée sur l’approche éducative qui y est proposée, en tant que réponse à mes problèmes du moment.

Ce bouquin m’a été prété par une collègue, il y a maintenant 2 ans de cela et comme vous pouvez le constater, il m’aura fallu trééééés longtemps pour le lire. J’en avais commencé quelques pages et je me suis vite arrêtée car le style n’est pas très engageant.

 “La vie en société exige en effet de chacun qu’il se plie à un certain nombre de règles et qu’il les fasse siennes. C’est le principe de toute éducation. On s’en est singulièrement écarté.

Mais avant tout chose, il faut savoir ce qu’est un enfant, ce qu’il lui faut vraiment pour devenir adulte, comment se comporter avec lui. et surtout comment, dès les premières années qui sont décisives, exercer au mieux le difficile métier de parent.”

La première partie du livre est consacrée à une explication de la psychologie de l’enfant, et même du bébé, sa relation à la mère, au père et à la vie.

En résumé hyper rapide – toutes mes excuses à l’auteur :-), je vous le fais comme je l’ai compris et ce que j’en ai retenu :

En terme de message concret, il faut noter que l’enfant est “connecté” à sa mère de manière invisible et comprends ce qu’elle dit, non par les mots qu’elle prononce mais par son expression “non verbale”. Donc tout message à destination de l’enfant, doit transiter par la mère. A vous d’essayer.

Ensuite, un des moments clés de l’évolution de l’enfant est le moment critique où il prend conscience qu’il est un être différencié de sa mère. Il prend alors la mesure de sa propre mort et va ensuite passer le reste de son temps à la contrer (sa mort et sa mère), notamment en imposant sa toute puissance en retour. Il cherchera toute sa vie à retrouver son état fusionnel passé, avec sa mère. Donc éduquer un enfant, c’est l’aider à accepter sereinement sa propre mort à venir, de façon qu’il ne soit pas constamment dans un esprit de rebellion, de domination et de conquête. C’est pas du gateau.

Pour cela, il faut que le père affirme son rôle – déterminant – puisqu’il est, symboliquement, l’objet de la rupture entre la mère et l’enfant (oedipe quand tu nous tiens!). Ainsi, éduquer un enfant se fait forcément par le respect de la hierarchie, de la figure parentale et de l’autorité. Je vous mets un passage qui m’a marqué à propos de la différence entre “eduquer” et “séduire” :

“Les deux mots sont en effet construits sur le radical latin ducere qui veut dire “tirer à soi”, “construire”, lequel a donné ducare, “élever”. Ducere est forgé sur le radical “dux”, lequel veut dire “chef”. Educere laisse entendre un rapport d’échange avec le chef, l’idée de chef, voire l’exemplarité qui s’en dégage. En revance, seducere, introduit par le préfixe “se” qui signe la séparation, la mise à l’écart, laisse entendre le contraire, c’est à dire une mise à l’écart de l’exemplarité de cette idée de cher.” Bref, nous sommes condamnés à nous faire détester de notre prégéniture…

Enfin, et pour notre plus grand malheur à tous, il se trouve que l’éducation que l’on donne à ses enfants transpire de son propre vécu, et tant, qu’il serait certainement préférable d’envoyer les parents et non les enfants ches les psy quand un problème survient !

Une fois passée cette  lourde partie  théorique, nous attaquons la deuxième partie, beaucoup plus “pratique”, une série de bons plans applicables au quotidien. Notez que parmi les théories d’éducation qui me plaisent bien, il y a le rejet de la fessée et de tous chatiments physiques, de l’humiliation. Il est indiqué qu’il faut éviter les punitions et se contenter autant  que possible de “réprimandes”.

Cependant, parmi les points qui m’ont moins plus, je vous donne en vrac la suppression du doudou avant 2 ans, la fin de l’allaitement à 9 mois, le refus de l’éducation sexuelle, le rejet de la nudité, l’interdiction des bains communs… Toutes les explications du Docteur sont détaillées dans le livre mais ca ne m’empêche pas de ne pas être d’accord ! Je trouve ses démarches trop tranchées d’autant que, imposer des privations et des frustations alors que tout roule sans contrainte (genre, le doudou…), c’est pas trop mon truc.

Tous les autres points sont par contre, et c’est une  bonne chose, des sujets de questionnement, surtout quand on est en plein doute…

Ce qui me dérange le plus, c’est la démarche selon laquelle les décisions qui sont prises, ne sont pas explicités à l’enfant. Il s’agit d’ordres affirrmés, de décisions arbitraires, et puis c’est tout. Partant du fait qu’un enfant s’adaptera toujours à ce que ses parents lui imposeront et qu’il doit apprendre le respect de la hierarchie. Donc tu fais ce que je te dis même si tu donnes ton avis et que tu n’es pas d’accord et ensuite, si j’ai envie, je t’explique pourquoi je t’ai demandé de le faire. Personnellement, je ne fais jamais les choses (surtout quand je ne suis pas d’accord) sans qu’on m’ait expliqué pourquoi, même si c’est une demande de mon chef. Sinon, j’ai franchement l’impression d’être un larbin !

En apparté, j’ajoute ici une parenthèse à propos du couple. Je ne pensais pas que le couple de parents, non pas en tant que parents mais en tant qu’amoureux avait son importance. Pourtant, il semblerait que la symbiose du couple se traduit au niveau de l’enfant. Un couple heureux en amour serait donc plus enclun à réussir son éducation (oedipe, l’enfant, la mère, vous me suivez toujours?). Cela signifie que lorsqu’avec Monsieur, ca se passe mal, les loulous en profitent pour dérailler et du coup, Monsieur et moi, on s’engueule encore plus, et on tourne en rond !

Mon avis :  je ne sais pas encore si je suis d’accord avec ce que Naouri explique. Peut être que le coté “commandant” me choque et que je ne saurais pas vraiment comment l’appliquer, même si ca marche peut être. Pour l’instant, je n’ai pas envie d’essayer comme ca. Dès que j’essaie d’être franchement stricte, le résultat est catastrophique puisque Grand Bonhomme se braque complètement.

Un des points positifs cependant est le fait que “rien n’est jamais perdu“. Aussi, s’il est encore possible de modifier l’éduction d’un garçon de 16 ans, tout espoir n’est pas perdu pour mon Grand Bonhomme de 3 ans, malgré nos multipes erreurs…

Parmi les poins négatifs, je dirais qu’il y a un paquet de trucs pratiques mais franchement, le coté “que faire quand un enfant ne veut pas se coucher”, “laisser un peu pleurer bébé quand il se réveille le nuit”… sont des infos déjà vues. Quand je lis ce genre de livre, j’attends toujours la réponse à “que faire quand votre enfant se roule par terre dans les magasins ou refuse d’avancer en hurlant dans la rue” et pour ca, point de réponse. C’est désespérant.

Enfin, une des idées qui me questionne encore, c’est le regard un peu différent qu’apporte Naouri sur la femme, à la fois mère et épouse. Il explique d’un point de vue biologique le manque de désir de la femme devenue mère : le seule fait de s’occuper d’un enfant suffit à déclancher une sécrétion d’ocytocine, hormone également sécrétée lors de l’activité sexuelle. Ok. Mais il ajoute :

“Ce n’est pas faire insulte à une femme que de lui dire au  besoin en insistant, l’envie que l’on a d’elle. Ce n’est pas non plus lui faire insulte que de la convaincre de se prêter à l’accouplement quand on la sait, de surcoît, parfaitement capable d’en recueillir pour elle-même un certain plaisir. C’est, en revanche, un mauvais service à se rendre et à lui rendre que d’attendre qu’elle éprouve un désir suffisant pour demander elle-même un union dont elle risque de n’avoir pas de sitôt la moindre envie tant elle est comblée dans son corps par ce que lui apporte son enfant.”

Bon, ben, ca, vous en faites ce que vous voulez…

Et vous, Naouri, vous connaissez? Parce qu’il a écrit pleins d’autres bouquins !

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