(Vis) Ma vie de Maman Nashii

Il n’y a sans doute rien sur Terre qui nous rapproche plus de notre condition animale que le moment de l’accouchement. Ce moment unique, où, si l’on a pris le temps de se concentrer sur soi, d’aborder la naissance comme un évènement naturel, on se retrouve mammifère jusqu’au bout des doigts. Je ne dis pas que celles qui choisissent d’accoucher dans le cadre hospitalier ne ressentent pas ce sentiment. Je suppose simplement qu’il ne vous submerge pas de manière aussi flagrante.

Ceci étant, l’accouchement ne dure pas 3 jours (en temps normal, heureusement ! ) et arrive le moment où l’humain prends le pas sur le reste, l’être sociabilisé se reprend, se douche et s’habille et la vie continue.

Le bébé, lui, nous montre très spontanément qu’il n’est encore qu’un « Petit d’homme ». Il gémit, il couine, il pleurt et il se tourne natuellement vers le sein de sa mère dont l’odeur est pour lui, instrinctivement, celle ne la nourriture et donc de la vie. Il lui faudra encore beaucoup de temps avant de surmonter ces nécessités purement animales : demander la sécurité des bras, le soulagement d’un bercement, le plaisir d’une tétée…

Il y a un autre moment où je ressens cet instinct primaire prendre le dessus, c’est un moment de plaisir intense, lorsque le soir, avant d’aller me coucher, je vais voir mes Bonhommes dormir. Ils sont reposés, calmes, leur respiration ronflante (oui, mes Bonhommes ronflent! Et  alors!). Je me penche vers Petit Bonhomme, je pose ma tête contre son dos, je frotte ma tête contre ses cheveux, je caresse sa joue si douce et je respire doucement au creux de son cou son odeur unique. Et là, oui exactement là, je me sens à la fois louve, lionne ou guenon. Tout cà à la fois. Je sais au plus profond de  mon être que je suis un animal. Et cela me remplit d’une immense sérénité.