Dans la série “Maman Nashii apprend à éduquer ses enfants”, je vous présente LE Gordon. Oui, on peut dire “le” rapport au fait que toutes les âmes bien pensantes vous le conseillent haut et fort. Et dire que j’ai attendu que Grand Bonhomme ait 2 ans pour l’acheter et 3 ans pour le lire ! Et donc, tout comme la semaine dernière, aujourd’hui encore, j’ai plein de chose à vous dire. D’ailleurs, j’en ai tellement que je vais en garder un peu pour demain.
Pour commencer, je vous conseille d’aller lire ce que La Poule en dit. Oui, je sais, c’est facile mais rien ne sert de faire une mauvaise copie…
Ceci étant, je reviens ici sur quelques points de la méthode qui m’ont interpellés.
En premier lieu, Gordon nous conseille de répondre à la question :”Qui a un problème?“. Les réponses possibles étant 1. l’enfant seul, ou 2. le parent seul, ou 3. les deux. Et l’air de rien, cette question est très importante. Cela signifie notamment qu’il faut prendre soin de ne pas créer ou matérialiser de problème là où il n’y en a pas. Par exemple, votre fils ne veut pas s’habiller quand il reste à la maison le week end. Si vous acceptez la situation en l’état, et en parallèle, si elle n’interfère pas avec vos propres besoins, ce n’est pas un problème. Ca ne veut pas dire qu’il faut dire oui à tout, ca veut dire qu’il faut accepter tout ce qui vous semble A VOUS acceptable. Cette démarche impose de prendre un certain recul par rapport à la situation et de cesser d’être sur le dos de l’enfant, constamment à l’aiguillonner, alors que finalement, tout le monde s’en fiche (enfin, surtout lui et vous). Cette réflexion a vraiment fait évoluer ma vision de la relation à l’enfant. Je me rends compte que je dois être moins chiante qu’avant.
En théorie :
1. Lorsque l’enfant a un problème, il est conseillé de pratiquer l’écoute active, c’est à dire la reformulation. En apparté, j’en profite pour signaler que cette méthode de communication est enseignée dans les entreprises comme la mienne comme une démarche de management transversale. L’intention est de s’assurer et de faire savoir à autrui qu’on a bien compris le message en le répétant différemment. Cela permet notamment de laisser l’enfant exprimer ses sentiments et surtout, en ne lui proposant pas ou imposant pas de solution, cela l’encourage à en chercher seul. En pratique, cela nécessite de prendre le temps d’aider l’enfant dans sa recherche au lieu de lui livrer la solution en direct, ce qui est parfois tellement plus simple et rapide, surtout quand 24h par jour ne vous suffise déjà pas. Ceci étant, il parait que cela porte ses fruits avec le temps. C’est un investissement à long terme.
2. Lorsque l’adulte a un problème, il faut exprimer alors pleinement ses sentiments par des messages-je. Je pense que nous touchons ici une des difficultés des propositions Gordon, notamment quand on s’adresse à des enfants en bas âge et donc, suffisamment égoïstes pour ne pas s’impliquer dans la résolution d’un problème qui n’est pas le leur. De fait, quand je dis “je suis vraiment lassée de ranger constamment tes jouets!”, je crains que le message ne touche pas précisément sa cible… J’ai espoir que, l’âge aidant, nous parvenions à plus de communication.
3. Lorsque les besoins des deux parties sont en opposition, il faut que chacun exprime clairement ses besoins et ses restrictions (toujours par des message je), puis que toutes les solutions possibles soient exprimées. Enfin, la délibération du groupe doit permettre de choisir l’une de ces solutions ou d’en élaborer une nouvelle, qui doit, dans tous les cas, satisfaire tout le monde. C’est la méthode Gagnant-Gagnant.
En théorie, je dois vous dire que je suis beaucoup plus en phase avec cette méthode de communication qu’avec celle d’Aldo Naouri (qui préconise d’ailleurs clairement la méthode n°1 Parents Gagnants.) Il me parait tellement plus naturel d’encourager la communication et créer la motivation par la discussion plutôt que par l’ordre imposé ! Les explications qui accompagnent le bouquin sont vraiment importantes, non pour la compréhension de la méthode (qui est relativement claire à expliquer) mais pour sincèrement s’impégner des fondamentaux.
A part cela, je pense qu’il faut savoir que les dialogues sont assez surréalistes et très “Pays des Bisounours”. Outre la traduction franco-canadienne, parfois “décalée”, c’est plutôt l”hyper gentillesse des paroles citées qui étonne : “Je ne peux pas me reposer lorsque quelqu’un me monte sur les genoux”. Chez nous, c’est plutôt “J’en ai ras le bol que tu me monte dessus!”
Tout cela additionné du sentiment que “ca marche à tous les coups”, difficile à avaler. D’après Gordon, rares sont les cas où l’enfant ne s’exprime pas pleinement pour peu que la communication soit correcte. Ca parrait un peu trop beau pour être vrai.
En pratique et compte tenu des résultats médiocres obtenus par l’autorité, j’ai choisi de mettre immédiatement en application les préconisations de Gordon. Et je vous en parle demain !
Oh merci pour la référence à mon petit compte-rendu ! Je suis d’accord que l’aspect “recette miracle” du bouquin est un peu irritant, mais moi j’ai surtout apprécié d’avoir pu vraiment revoir ma façon de voir la place de chacun dans la famille. Et je trouve aussi que quoi qu’en dise Gordon ça n’est pas facile avec les tout petits, surtout tant qu’ils ne parlent pas vraiment (suivez mon regard…).
PS : ici le Poussin traîne en couche tant qu’on n’a pas besoin de sortir… et ce matin il est parti dans la poussette sans chaussettes ni chaussures… marre des crises de l’habillage… et pas trouvé de solution malgré nos propositions de négociation façon 3ème méthode, et l’expression réitérée de notre irritation (euphémisme…) face à la situation à l’aide de messages-je (mais aussi de doux hurlements…).
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Moi j’essaye de “gordoniser” à l’école en ce moment (hyper excités par Saint Nicolas et Noël qui approchent) ! Sinon, pour l’habillage, ben c’est la solution que j’utilise toujours : quand c’est l’heure, on part, quel que soit l’habillement, le coiffage ….(se retrouver devant l’école en pantalon de pyjama, ça calme un petit mec !! bon, j’avais le jean pour un habillage express dans la voiture !)
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Je suis en train de le lire (pas encore entamé la partie “messages-je”) et je traverse cette lecture comme une longue révélation de toutes les erreurs de communication que je commets à longueur de temps et qu’on a commises avec moi. J’espère avoir la présence d’esprit et la souplesse intellectuelle pour mettre ces méthodes en pratique dans mon quotidien, même avec les grands! Et j’attends ton évaluation perso…
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@la poule : nous sommes bien d’accord qu’avec les petits, ca n’est vraiment pas simple.
@Béatrice : pour l’habillage, je ne peux pratiquer la solution du jean sans la voiture car nous partons à peid. De plus, je ne me vois pas du tout l’emmener à l’école en pyjama car cela serait, de mon point de vue, et du sien certainement, une humiliation. Je suis par principe contre toutes les méthodes qui passent pas ses pratiques. Je trouve que cela induit une trop grande souffrance.
@Ficelle : effectivement, il s’agit bien de révélation. Pour ce qui est des erreurs commises par mes soins, cela a de quoi alimenter le fond de mon billet sur la culpabilité…
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Humiliation …. Bon, je me suis une fois de plus mal fait comprendre par écrit. J’ai embarqué le P’tit Mec dans la voiture en pantalon de pyjama car je ne peux pas me permettre d’être en retard à l’école … c’est moi qui ouvre et il a fort bien compris ce jour là cette donnée de notre vie de famille (que je lui expliquais calmement ou moins calmement d’ailleurs depuis plusieurs jours). Humiliation, non, je suis un peu secouée là …
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@Béatrice : holala non (au secours !!), je ne voulais pas TE viser et surtout pas te malmener (moi aussi, je me fais mal comprendre), justement parce que tu as la solution de la voiture. Moi, une fois partie, c’est un pyjama pour la journée ou rien, et sans alternative. C’est ce qui pose problème. Mais pour te rejoindre, il m’est arrivé de l’emmener dans la rue devant l’immeuble pieds nus, les chaussures à la main parce que l’ascenseur ne pouvait pas attendre. Mais je maintiens le mot “humiliation” car c’est ce que j’aurais au coeur en voyant un enfant en pyjama à l’école… je suis une grande sensible.
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[…] théorie, c’était hier. Aujourd’hui la pratique […]