La dernière fois que je vous ai parlé de Grand Bonhomme, à vrai dire, je ne sais plus trop quand c’était, je crois qu’il était au CP. Bien qu’ayant toutes les compétences pour apprendre à lire avant le CP, il se trouve qu’il n’était pas très motivé, le déclic n’était pas là. Il est venu quelques jours avant la rentrée scolaire pendant les grandes vacances. Hors les livres sont chez nous une grande passion. Et une fois mis le nez dedans, il est bien difficile de décrocher.

En CP, donc, la maitresse de Grand Bonhomme avait mis en place un rallye lecture pour inciter les enfants à lire. Le principe :  une série de livre en commun à emprunter selon les envies de chacun et à la fin du livre, 3 questions pour s’assurer que l’enfant à bien compris l’histoire. L’année n’était pas encore finie que la maitresse nous adressait une note d’humour en expliquant que Grand Bonhomme avait dévoré tous les livres et qu’il fallait maintenant réinvestir pour alimenter la bibliothèque de la classe pour le rallye lecture ! Sans compter qu’à la maison, il ne quittait plus les BDs comme Lucky Luke, Boule et Bill, Gaston Lagaffe, etc…

Un an après, en CE1 donc, il oscillait entre Geronimo Stilton et la Cabane Magique…

Et puis un jour, alors qu’il réclamait de regarder Harry Potter le Film pour faire « comme les copains », je lui ai expliqué que je trouvais qu’il était important qu’il lise d’abord le livre avant de voir le film, puis animer toute son imagination et saisir toutes les subtilités que l’écrivain transmet avant d’avaler passivement la transcription imagée qu’en fait le réalisateur… Et il n’en fallu pas moins pour que Grand Bonhomme s’empare du Tome 1 et se lance dans l’aventure…

A Noel, le Père Noel (enfin, ma Môman), lui a apporté la collection complète et dès lors, il est devenu complètement accro. Il a enchainé le Tome 2, le 3, le 4… qui devient beaucoup plus triste. J’ai bien essayé de le faire ralentir car la suite n’est pas toujours drôle mais peine perdue, il ne voulait pas les lâcher et voulait absolument connaitre la fin de l’histoire. Alors ce fut le 5, le 6 franchement plus sombre et pour finir le 7, qu’il a terminé à la fin du mois de janvier.

1 mois pour lire 6 tomes, soit environ 4000 pages… Il lisait le matin avant l’école et le soir dès qu’il pouvait, et le dimanche il pouvait lire 2 ou 3h de suite en attendant qu’on se lève…

Alors j’ai bien cru qu’il survolait les textes, qu’il lisait en diagonale, juste pour avancer. Mais quand j’ai posé quelques questions, j’ai bien vu qu’il avait tout compris. Juste quelques difficultés dans la prononciation des noms anglais Et maintenant qu’il a finit tous les tomes, il a décidé de les relire. Ce qu’il fait dans le désordre, en prenant les passages qui lui plaisent, dans un ordre assez anarchique il faut le dire. Souvent, je l’entends rire et parfois, il pose le livre devant lui et se joue la scène avec un crayon en guise de baguette magique. Il est réellement absorbé.

Récemment, je lui ai proposé de tenter une nouvelle histoire mais rien n’y a fait, il ne veut lire que ca. Je le laisse donc dévorer du Harry Potter jusqu’à ce qu’il en soit repu.

Cependant, j’ai trouvé quelques idée chez Les Tribulations d’un Petit Zèbre et j’espère pouvoir bientôt lui ouvrir d’autres horizons !

Avez vous d’autres choses à me proposer?

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Elle a 5 ans, elle est en dernière année de Maternelle. C’est la période de Noel. Elle est assise sur le canapé face au sapin décoré et elle lit toute seule sa première histoire :  La Petite Poule Rousse.

Peu après, elle a 6 ans, elle est penchée sur son pupitre, assise face à la fenêtre de la classe. Elle lit toute seule les consignes de l’exercice. Elle le trouve vraiment facile cet exercice. Comme tous les autres.

Là, elle a 6 ans et demi, elle vient d’entrer au CP. Elle est assise avec tous ces camarades autour de l’estrade où est installée la maitresse. Il faut déchiffrer l’histoire écrite au tableau. Mais ca fait bien longtemps qu’elle a finit de lire toute l’histoire. Elle n’a même plus le droit de répondre aux questions : la maitresse sait bien qu’elle sait déjà lire. Alors elle est installée à un bureau au fond de la classe pour dessiner ce qu’elle a compris de l’histoire. Même pas captivante cette histoire de chaton coincé dans un arbre…

Elle est toujours en CP mais elle pleure tous les jours car elle ne veut plus aller à l’école. Elle s’ennuie à l’école. Alors après un seul et unique rendez vous avec la directrice et la maitresse, elle change de classe. Lundi, elle rentrera en CE1.

Un jour, elle est assise dans le couloir de la maison, à coté de son papa, qui explique les fractions à sa grande sœur. Elle voit bien que sa sœur ne comprend pas tout aux fractions mais elle se tait, parce qu’elle ne veut pas lui faire de peine : elle, elle a déjà tout compris.

Maintenant, elle a 8 ans, elle est en CM1, Le mercredi, sa sœur et elle restent seules à la maison. Parfois elle s’ennuie. Mais souvent, elle lit. Des bibliothèques roses, ou vertes. Mais parfois aussi des encyclopédies. Qu’elle recopie par page entière…

Les années passent, elle a 11 ans, elle est en 5ième. Elle a été séparé de ses meilleurs amies. Les filles autour d’elle commencent à jouer aux jeunes filles. Pas elle, ca ne l’intéresse pas. Alors elle n’a pas beaucoup de copine et elle passe la majorité des récréations toute seule, assise sur les 3 marches de la sortie de secours, à l’arrière du bâtiment principal. Le mercredi, pour passer le temps, elle fait des exercices de maths dans un vieux manuel que son père lui a retrouvé.

En 3ième, elle n’a pas plus d’amies mais elle a arrêté d’essayer de s’en faire. Entre ses 13 ans et les 15 ans de certaines, elle se sent en décalage. Les garçons, le maquillage, les sorties, elle sent bien que ce n’est pas pour elle. Mais elle aime toujours autant l’école sauf le samedi matin, elle a toujours très mal au ventre,  c’est EPS : 2h de torture, ni plus, ni moins. Pendant lesquelles elle se rend ridicule à chaque fois. Entre l’élastique du saut en hauteur qu’elle ne franchit pas, le ballon de basket qui lui échappe des mains. Quoiqu’elle s’en sorte un peu mieux au base-ball.

En seconde, elle n’a pas plus trouvé sa place mais au moins, elle a une amie. Une meilleure amie comme on dit. Ca fait du bien. Et ca l’aide  s’intégrer un peu. Oh, elle n’est pas complètement décomplexée ! Dans la cour, elle essaie de donner le change, de faire la fille cool. Mais elle ne fume pas. Et elle ne sort pas avec des garçons avec lesquels elle n’a pas vraiment de chance. Elle n’a toujours aucune confiance en elle mais elle a souvent le cœur plus léger. Et elle trouve toujours que l’école, c’est assez facile.

En terminale, à 17 ans, elle décide de couper ses cheveux très court. Tout le monde trouve que ca lui va bien. Elle voit bien que ca change le façon dont les gens la perçoive. Mais elle se sent toujours un peu nulle. D’ailleurs, elle aura quelques épisodes légèrement dépressifs que ses parents remarqueront à peine. Elle se sent vaseuse avant chaque contrôle important et puis elle angoisse énormément pour la suite de ses études. D’ailleurs pour compenser, elle commence à boulotter du chocolat. Elle doit faire un choix et c’est bien le pire qu’on puisse lui demander. Bien entendu, elle aura son bac mais sans mention. La pression ne lui réussit pas.

Maintenant, elle est adulte. Elle, c’est moi.

Je repense régulièrement à tous ces épisodes de mon enfance et de mon adolescence. Je me dit que je présentais beaucoup de caractéristique des enfants précoces, j’étais un peu bizarre et je me demande si, si j’avais été « dépistée », j’aurais vécu des choses différentes, si je me serais sentie moins seule, moins différente, moins décalée. Si, si j’avais été suivi par un psychologue, j’aurais été mieux dans ses baskets… Et c’est probablement pour tout cela que j’ai tellement à cœur de m’assurer que mes enfants se sentent mieux que je ne l’ai jamais été.

 

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Je vous avais parlé précédemment de la précocité de mon Grand Bonhomme, des difficultés rencontrées et des pistes ouvertes pour progresser.

Et alors?

Alors rien. Stand by. Statu quo.

Nous nous étions laissé alors même que Grand Bonhomme refusait de changer de classe.

A l’entrée en Grande Section, j’ai profité que la maitresse m’a interpellé (j’ai un sérieux doute sur cette tournure de phrase…) sur le comportement de mon fiston « un peu dissipé » pour lui résumer la situation. Armée de mon bilan psychologique, j’ai pris le temps de me poser sur l’une des mini-chaises de maternelle pour aborder avec elle la précocité de Grand Bonhomme ainsi que son refus d’être différent. Elle a bien pris note de tout cela et a bien expliqué au loulou présent que l’école n’était effectivement pas qu’un lieu de récréation mais également un endroit où apprendre et travailler.

Après cette petite remise à plat, je n’ai plus eu de commentaire. Enfin… pas plus que les autres parents.

Par contre, quelle ne fut pas ma surprise de trouver dans le cahier d’excercice du jeune homme, de magnifiques pages de « calligraphie ».
« Tu y arrives super bien? » lui ai je asséné, à la fois surprise et fière. « Mais pourquoi ne le fais tu pas aussi bien à la maison, quand c’est moi qui te le demande? »
« Ben, parce que la maitresse, elle me dispute si je ne le fais pas bien… »

OK. Maitresse 1 – Maman 0

Effectivement, la maitresse a trouvé LE truc : quand il bacle et fait n’importe comment pour aller vite et passer à la suite, elle prend la feuille, la met à la poubelle et en ressort une nouvelle pour qu’il recommence l’exercice. C’est tout. Comme ça, jusqu’à ce qu’il s’applique. Et tant que ça n’est pas fait, il doit rester assis et travailler au lieu d’aller jouer avec ses potes. Maintenant, il arrive à faire des efforts et vraiment « travailler ».

Par ailleurs, il se sent toujours tellement bien dans sa classe, qu’il ne veut toujours pas envisager de changer. Pour bien marteler le coup, il a décidé d’arrêter de s’intéresser à la lecture, ne veut plus en entendre parler et apprendra « comme tout le monde au CP ». C’est dit. Tant pis. Je crois que je me suis faite à l’idée qu’il rejoigne la norme. Il se sent plus heureux comme ca et nous n’avons plus trop de problème de comportement. La vie est plus cool. Les cris, les colères et les hurlements ne sont que de lointains souvenirs… puisque, fort heureusement, le Petit, lui, ne prend pas ce chemin.

Ca ne l’empêche pas d’être toujours aussi intéressé par les émissions de National Geographic (4 chaines !) qui parlent de dinosaures, de serpents et autres bestioles du genre, plutôt que par les chaines du groupe Disney. Je suis rassurée : au moins ça, ça ne changera pas tout de suite !

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Je ne sais pas s’il est normal, évident, naturel, de se reconnaitre dans ses enfants.

Petit Bonhomme me ressemble physiquement. Bien plus que son frère qui est plutôt le portrait de Monsieur.

Et Grand Bonhomme me ressemble dans une partie de son comportement. Sensible et torturé.

Le bilan psychologique nous a montré que sa précocité pouvait être à l’origine de cet espèce de mal-être intérieur, de cette difficulté de se reconnaitre, de se vivre et de s’aimer, cette nécessité de trouver et obtenir la reconnaissance et l’amour d’autrui. Sans être particulièrement persuadée de ma propre précocité (à l’époque), je me reconnais dans son comportement. Même si j’ai l’impression qu’en tant que fille, plus calme, plus posée, plus méticuleuse, plus discrète aussi, j’ai plutôt mieux vécu cette petite enfance, par rapport à mon Grand Bonhomme. J’espère d’ailleurs que, pour avoir su, si tôt, mettre une origine sur ses difficultés, nous saurons lui éviter, en temps voulu, les écueils de l’adolescence que j’ai moi même du traverser à mon époque.

En outre, nous savons pour l’avoir constaté et ressenti, que, depuis qu’il est tout petit, Grand Bonhomme est un garçon très sensible. A fleur de peau. L’impression que son coeur est à 2 cm de son cerveau. Il reçoit, traite et intégre toutes les informations avec toute l’intelligence et la perspicacité qui est la sienne, c’est à dire très affutée, et parfois, le coeur prend le dessus. Mais il gère aujourd’hui d’autant mieux cette émotion qu’il est en mesure de filtrer l’information au travers de ses connaissances et de son vécu. Progrès majeur puisqu’il lui permet de prendre beaucoup de recul par rapport à la brutalité de certains évènements.

Néanmoins, pour m’être reconnu en lui à de nombreuses occasions, je m’inquiéte sincèrement de la suite de sa vie, de ses difficultés, de ses souffrances, de toutes les flèches qu’il recevra. J’espère qu’il saura les gérir mieux que moi, qu’il saura grandir avec, en les portant et non en les trainant. Je voudrais être pour lui un meilleur soutien, une meilleure aide que celle que mon entourage fut pour moi.

Je voudrais, comme chaque maman d’ailleurs, faire une vie toute rose à mon fils. Et parfois, je souffre pour lui, parce qu’il est comme moi, parce qu’il est moi, et que j’ai l’impression, non tout à fait de savoir ce qu’il traverse mais plutôt de deviner ce qu’il va traverser et de ne rien pouvoir faire pour lui éviter.

Si je devais imager ma vision des choses, je dirais que Petit Bonhomme s’engage dans la vie juché sur un char, il avance, ne s’arrête pas aux difficultés, passe à autre chose et n’ouvre la tourelle qu’à ce qui l’intéresse. Grand Bonhomme avance dans la vie, sur son joli vélo rouge, cheveux au vent, il ressent la vie, la nature et les odeurs à pleine peau mais il prend aussi la pluie, la grêle, les coups et il peut aussi tomber avec les genous écorchés et un peu moins envie de remonter en selle…

Suis je trop négative? Trop inquiète?

Saura t’il, en tant que garçon, en tant qu’homme, enjamber certaines souffrances, qui sont spontanément plus féminines?

L’avenir le dira.

Et vous, vous les voy(i)ez comment, vos enfants? Avec le recul, aviez vous raison?

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Grand Bonhomme est donc maintenant qualifié d' »enfant précoce ». Super.

Avec mon bilan sous le bras, j’ai donc demandé un rendez vous à la maîtresse de Grand Bonhomme, Madame P. (P comme Professeur des écoles). Rendez vous pris pour un vendredi entre midi et 14h. Oui, j’ai eu la bonne idée de proposer cette horaire incongru pour montrer mon entier dévouement.

La veille, j’ai eu un entretien téléphonique avec une personne de l’AFEP et un autre avec une personne de l’ANPEIP. En résumé :
– se présenter avec humilité,
– ne pas brusquer la maitresse,
– parler du bilan,
– s’informer sur le ressenti de Mme P par rapport à Grand Bonhomme (son attitude, ses capacités,…)
– demander une rencontre avec la psychologue scolaire,
– glisser l’idée d’un saut de classe…

OK, j’ai tout noté. J’ai répété mon discours dans ma tête pendant plusieurs jours et plusieurs heures. Ne pas faire de faux pas, ne pas être trop sure de moi. Bref, je suis prête.

L’entretien commence et j’expose délicatement le cas de Grand Bonhomme, fréquentant une psychologue depuis plusieurs mois pour retrouver son assurance, de ses facilités à aborder la lecture, de son bilan et surtout des résultats.

Mme P me sourit (P comme Particulièrement Polie). Je ne sais pas si je dois traduire ce sourire car « Super,  je suis trop contente d’avoir un cas particulier » ou « J’en ai vraiment rien à faire de ce qu’elle me raconte » ou même encore « Je ne suis pas dans la merde avec ce cas à part… ».

Moi, je continue mon monologue sur le thème de « Je ne veux pas qu’il s’ennuie à l’école », « Je ne veux pas qu’il s’habitue à la facilité car il ne saura pas faire face aux difficultés le moment venu », « Je ne veux pas le brusquer, il est bien dans sa tête et a retrouvé de la stabilité mais il ne faut pas le laisser comme ca… » pour finir par « il faudrait quelque chose de progressif… »

Sourire. Toujours ce sourire.

Mme P me confirme que Grand Bonhomme est très gentil, très calme, très sage et qu’il fait très bien ce qu’on lui demande. A ma question « mais est ce que vous savez qu’il sait lire des mots simples », elle m’explique que « non, puisqu’il ne lise aucune syllabe et ne doivent apprendre qu’à écrire leur prénom »…

De plus, il est très bien dans sa classe. Et quand un enfant ne présente pas de difficultés comportementales majeures, on ne lui propose pas de changement de classe.

C’est dit.

Les conclusions de cet échange (quoique pour échange, il faut être deux, non) sont:
– qu’elle cherchera les coordonnées de la psychologue scolaire pour que notre Mme E la contacte
– qu’elle lui demandera une rencontre avec Grand Bonhomme
– qu’elle proposera à Grand Bonhomme des exercices de Grande Section pour savoir à quel point il peut s’adapter
– qu’elle en parlera au Directeur.

Soit.

2 semaines plus tard, je n’ai toujours de coordonnées de la psychologue scolaire et aucun rendez vous n’est pris. Je attrape Mme P (P comme Pas Pressée) un matin (elle déteste ca, trop de parents, trop d’élèves à accueillir…) et lui demande où sont les coordonnées de la psy scolaire. « Mais c’est compliqué, on n’arrive pas à les avoir comme ca, il faut voir avec le directeur ». Comment ca « on ne peut avoir ses coordonnées? C’est un être humain, non? Elle a le téléphone, non? Le directeur? Soit ! Passez moi le cahier, je vais lui écrire un mot. C’était la semaine dernière.

Depuis, le directeur m’a répondu qu’il n’avait pas le temps de me voir pour le moment et que « la situation est prise en compte mais demande du temps »… Enfin, Mme P (P comme Pffff…) a accepté de me recevoir à nouveau pour faire un nouveau point, notamment parce que, depuis que nous avons parlé du changement de classe avec Grand Bonhomme, il serait « sous pression ».

Lors de ce deuxième entretien, sans Grand Bonhomme, Mme P m’annonce qu’elle a proposé un petit exercice à Grand Bonhomme, dont elle le sent capable et qu’elle lui a proposé de manière informelle :  écrire son prénom en cursive avec modèle. Grand Bonhomme, égal à lui même, lui a simplement répondu : « non, je ne sais pas le faire, je ne veux pas essayer ». Voilà, c’est tout lui :  s’il n’est pas entièrement en confiance, il n’essaie même pas. Il ferme les écoutilles et basta ! Autant dire que Maitresse + Copains + Extérieur maison = ….. Biiiipppppp. Maiday, maiday, les portes se ferment, on le perd, on le perd !!! Blong. Porte close.

Voilà ma maitresse bien décontenancée. D’autant qu’au autre jour, il montrera le même blocage mais sur un exercice qu’il sait déjà faire… Manque de confiance. Crainte du regard des autres…

Quand à la psychologue scolaire, elle est injoignable car travaille à mi-temps pour toutes les écoles de la ville et on ne peut pas la joindre (vais je me fendre d’un courrier à la mairie et à l’académie?)

Quand on en parle avec lui, centre de toutes les attentions, Grand Bonhomme nous explique qu’il ne veut pas quitter ses copains et veut continuer à faire ce qu’il sait déjà faire sans rien apprendre de plus. Mon fils est intelligent mais c’est une grosse feignasse, timide et mal assuré.

En conclusion, pour le bien être du Bonhomme et pour ne pas perturber l’équilibre que nous avons établi à force de nombreuses séances, Grand Bonhomme ne changera pas de classe. En tout cas, pas tant qu’il ne le demandera pas. Seulement, je n’arrive pas à me faire à l’idée qu’il « végète » en répétant les lettres de son prénom ou en coloriant les triangles en bleu. Donc, j’ai ressorti tous les cahiers d’exercices de maternelles et vais acheter les suivants pour continuer ce que nous faisions avant son entrée en MS : lui proposer des exercices à sa mesure qui lui permettent de se progresser à son rythme et sans le regard des autres.

J’ai longuement hésité à consulter des spécialistes de la précocité mais je ne pense pas que ca changera grand chose car si je dois « forcer » les choses et rendre mon Bonhomme malheureux, ce serait contraire à ce que j’entreprends tous les jours. J’espère juste qu’il « tiltera » suffisamment tôt pour ne pas se satisfaire de son inactivité scolaire sinon je serai contrainte de le faire travailler à la maison jusqu’à son bac !

Bonus : depuis 3 semaines, je suis plongée dans les bouquins sur la précocité, je vous en parle bientôt…

Bonus bis : ce matin, dans l’ascenseur du travail, une dame que je ne connais pas du tout me voyant lire « Les enfants surdoués », m’a demandé cash : « Vous avez un enfant surdoué? » La question m’a arrété tout net. Précoce? Oui. Surdoué, c’est trop bizarre comme terme. Du coup, je n’ai pas réussi à dire oui… Et finalement, elle a commencé à me raconter que sa fille avec fait toute sa scolarité normale jusqu’en CM1 où elle était passé directement en CM2. « Ce qui compte, c’est l’affectif ». Putain, je ne suis pas dans la merde.

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Grand Bonhomme a toujours été très éveillé.

Il se retournait à 4 mois, rampait à 5 mois, se mettait debout à 6 mois, envoyait une balle à 8 mois, marchait à 10 mois, connaissait les couleurs à 20 mois (et je ne parle pas de les identifier sur des cubes mais bien de répondre à la question « Cite moi toutes les couleurs que tu connais? »), parlait très bien-  avec quelques erreurs de syntaxe quand même – à 2 ans, connaissait l’alphabet et savait épeler son prénom (ok, il ne s’appelle pas Charles Alexandre ! )  à 3 ans (avant d’entrer en Petite Section de Maternelle). Bref, nous avons toujours été impressionné par sa rapidité d’assimilation.

En Petite Section, comme j’en ai parlé, nous avons rencontré des difficultés avec l’école. Grand Bonhomme était un peu turbulent et se laissait entraîner pas ses petits copains dans la dissipation. La maîtresse, certes un peu soupe au lait, hésitait entre « Il est génial » et « Je n’en peux plus de lui! ». Résultat, vers mars, nous étions allés avoir une psychologue dont nous avions été très déçus. Un peu abattus mais ne voyant toujours pas de progrès, nous sommes allés voir une seconde psychologue dont j’ai parlé ici. Celle ci, je le répète, nous a apporté une vraie aide efficace et nous a proposé de faire passer un test de précocité à Grand Bonhomme.

Le mercredi suivant les vacances, j’avais rendez vous pour connaître le résultat du bilan. Après un bon moment d’échange, j’ai reçu le compte rendu papier du bilan : Grand Bonhomme est désigné « très supérieur » à sa classe d’âge et que ses résultats sont « très homogènes ». Mme E se propose de contacter la maîtresse de Moyenne Section de Grand Bonhomme pour faire passer l’idée d’un enseignement spécifique ou d’un saut de classe. Ah.

Je suis donc rentrée avec ces infos dont j’ai fait le compte rendu à Monsieur le soir même. Monsieur, lui, s’est précipité sur internet pour creuser la question. Déçu de constater que nous n’avons pas d’information chiffrée, il s’interroge pour savoir si Grand Bonhomme a plutôt un QI de 130 ou de 145, ce qui le ferait passer du statut d’enfant « brillant mais un peu différent » à « franchement décalé ».

« Très supérieur », d’après internet, c’est QI = 130 à 145. Ok. Mais nous décidons de rappeler Mme E le lendemain pour plus d’informations.

– « Bonjour Mme E, je vous appelle pour connaître les résultats chiffrés de QI de Grand Bonhomme ?
– Vous savez, les chiffres, c’est une chose, mais ca n’est pas le plus important. Certains parents sont perdus avec les chiffres. Je vous ai dit qu’il était très supérieur aux autres. Je préfère réserver les chiffres aux professionnels mais si vous souhaitez, je peux rechercher les résultats détaillés exacts.
– Parce que « très supérieur », on a compris que c’était de « 130 à 145 » et on voulait…
– Non, je n’ai pas été assez claire. C’est 155.
– ….

Je suis restée muette plusieurs secondes avant de lui répondre « Combien? »
– 155. C’est le maximum de l’échelle du Test.

Le lendemain, j’avais pris rendez vous avec la maîtresse de Grand Bonhomme pour en discuter de vive voix et je prenais contact avec les associations locales pour Enfants Intellectuellement Précoces (AFEP et ANPEIP).

La suite au prochain numéro !

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