Je ne sais pas s’il est normal, évident, naturel, de se reconnaitre dans ses enfants.

Petit Bonhomme me ressemble physiquement. Bien plus que son frère qui est plutôt le portrait de Monsieur.

Et Grand Bonhomme me ressemble dans une partie de son comportement. Sensible et torturé.

Le bilan psychologique nous a montré que sa précocité pouvait être à l’origine de cet espèce de mal-être intérieur, de cette difficulté de se reconnaitre, de se vivre et de s’aimer, cette nécessité de trouver et obtenir la reconnaissance et l’amour d’autrui. Sans être particulièrement persuadée de ma propre précocité (à l’époque), je me reconnais dans son comportement. Même si j’ai l’impression qu’en tant que fille, plus calme, plus posée, plus méticuleuse, plus discrète aussi, j’ai plutôt mieux vécu cette petite enfance, par rapport à mon Grand Bonhomme. J’espère d’ailleurs que, pour avoir su, si tôt, mettre une origine sur ses difficultés, nous saurons lui éviter, en temps voulu, les écueils de l’adolescence que j’ai moi même du traverser à mon époque.

En outre, nous savons pour l’avoir constaté et ressenti, que, depuis qu’il est tout petit, Grand Bonhomme est un garçon très sensible. A fleur de peau. L’impression que son coeur est à 2 cm de son cerveau. Il reçoit, traite et intégre toutes les informations avec toute l’intelligence et la perspicacité qui est la sienne, c’est à dire très affutée, et parfois, le coeur prend le dessus. Mais il gère aujourd’hui d’autant mieux cette émotion qu’il est en mesure de filtrer l’information au travers de ses connaissances et de son vécu. Progrès majeur puisqu’il lui permet de prendre beaucoup de recul par rapport à la brutalité de certains évènements.

Néanmoins, pour m’être reconnu en lui à de nombreuses occasions, je m’inquiéte sincèrement de la suite de sa vie, de ses difficultés, de ses souffrances, de toutes les flèches qu’il recevra. J’espère qu’il saura les gérir mieux que moi, qu’il saura grandir avec, en les portant et non en les trainant. Je voudrais être pour lui un meilleur soutien, une meilleure aide que celle que mon entourage fut pour moi.

Je voudrais, comme chaque maman d’ailleurs, faire une vie toute rose à mon fils. Et parfois, je souffre pour lui, parce qu’il est comme moi, parce qu’il est moi, et que j’ai l’impression, non tout à fait de savoir ce qu’il traverse mais plutôt de deviner ce qu’il va traverser et de ne rien pouvoir faire pour lui éviter.

Si je devais imager ma vision des choses, je dirais que Petit Bonhomme s’engage dans la vie juché sur un char, il avance, ne s’arrête pas aux difficultés, passe à autre chose et n’ouvre la tourelle qu’à ce qui l’intéresse. Grand Bonhomme avance dans la vie, sur son joli vélo rouge, cheveux au vent, il ressent la vie, la nature et les odeurs à pleine peau mais il prend aussi la pluie, la grêle, les coups et il peut aussi tomber avec les genous écorchés et un peu moins envie de remonter en selle…

Suis je trop négative? Trop inquiète?

Saura t’il, en tant que garçon, en tant qu’homme, enjamber certaines souffrances, qui sont spontanément plus féminines?

L’avenir le dira.

Et vous, vous les voy(i)ez comment, vos enfants? Avec le recul, aviez vous raison?

Rendez-vous sur Hellocoton !
N'hésitez pas à partager !
, ,
Trackback

7 commentaires untill now

  1. Suzie 31/03 à 2:53 am

    Alors, maman moi aussi d’un précoce comme tu le sais, je suis exactement comme toi. Toujours à m’inquiéter et à me poser des questions sur sa sensibilité et sa capacité à encaisser. Et comme toi, je le comprends parce que je suis pareille que lui. Alors, le fait de savoir ce qu’il peut ressentir l’aide beaucoup car parfois j’anticipe ou je sais comment lui apporter mon soutien et trouver les mots pour l’apaiser. Mon fils est plus grand que le tien et le fait de se savoir différent l’a énormément aidé à gérer ses émotions et avec le temps, il a appris à se protéger et se défendre. Je crois qu’il s’accroche surtout à notre amour pour lui et la fierté qu’on ressent pour lui. Pour ses enfants là, il n’est pas inutile de leur répéter chaque jour qu’on les aime et que nous sommes fiers d’eux, c’est ce qui leur permet encore plus qu’aux autres d’avancer et de tenir debout dans la tempête. J’espère que Grand Bonhomme saura aussi trouver ses ressources personnelles pour avoir confiance en lui et en la vie.

    [Répondre]

  2. Suzie 31/03 à 2:54 am

    Il faut lire “pour ces enfants-là”, mea culpa

    [Répondre]

  3. MissBrownie 31/03 à 5:47 am

    C’est marrant parce que je pense la même chose pour TiBiscuit… Il est moi en garçon quand j’étais petite pour beaucoup de choses.

    On aimerait pouvoir protéger nos enfants de tout mais il faut aussi qu’ils fassent leurs armes.

    [Répondre]

  4. bourriquette 31/03 à 6:52 am

    mERCI d’avoir écrit un si beau texte qui reflète tout à fait ma relation avec ma fille en particulier. Précoce et sensible, très “semblable” à moi petite. C’est amusant parce que physiquement elle ressemble plus à son papa.¨Pour mon fils (2nd) il me ressemble plus physiquement et a presque le même caractère que son papa. Je m’inquiète aussi toujours sur l’avenir et leur capacité à poursuivre leur propre chemin malgré les difficultés…

    [Répondre]

  5. Eve 31/03 à 7:59 am

    je sais pas trop comment je l’imaginais mais en tout cas pas avec un caractère si trempé!
    on va dire qu’elle ne tient pas de moi, hein…

    [Répondre]

  6. sabine 01/04 à 7:51 am

    C’est vrai qu’on voudrait les préserver à tout prix de toutes les mauvaises choses de la vie… Je pense souvent à ça aussi. Mais malheureusement, je pense que ce ne serait pas vraiment les aider à surmonter les épreuves qu’ils vont inévitablement rencontrées…
    Je me contente d’être là pour eux et j’essaie surtout de laisser la porte grande ouverte pour qu’ils puissent venir me parler si ils en ont besoin !

    [Répondre]

  7. Opale 01/04 à 8:21 am

    On s’inquiète toujours pour nos “bébés”, on aimerait tellement les protéger des “flèches” de la vie comme tu le dis mais ce sont ces “flèches” qui les aideront à grandir, à accepter que la vie est parfois dure, injuste mais c’est l’amour, l’écoute et notre expérience qui les aideront à avancer, à accepter ce que la vie leur réserve.
    Lorsqu’un enfant nous ressemble dans son caractère et/ou dans son physique,nous, parents, avons forcément notre propre histoire qui revient avec nos souffrances, nos joies et c’est pas toujours facile pour nous car on s’inquiète pour eux, forcément …

    [Répondre]

Donnez votre avis