Grand Bonhomme est de retour de chez Papi et Mamie et finalement, j’ai l’impression que tous les progrès que nous avions enregistrés avant son départ, sont réduits à néant. Peut être la dégustation de glaces, de gaufres, les sorties à la ferme et autres plaisirs enfantins ont-ils nui aux nouvelles règles que j’ai essayé de mettre en place ? C’est fort probable.
Hélas, je passe encore pour la vilaine maman lorsque je donne des ordres, en espérant naïvement qu’ils soient suivis à la lettre. Quelle bécasse ! Et à nouveau ces deux derniers jours, j’ai du subir des colères et des cris, des hurlements et des coups. De quoi démotiver même les plus ambitieuses.
Ces moments de déchirements nous questionnent.
Pourquoi ces expressions réactionnaires ne sont elles déclenchées qu’après une de Mes demandes et non avec Monsieur, Papi, Nounou ou d’autres ? De l’avis général, il s’agit d’une réaction d’émancipation par rapport à la Mère. Ok, sur ce point, je suis d’accord. Sauf qu’il est nécessaire qu’il accepte tout de même un minimum d’autorité parce qu’il n’a que 3 ans. Ben ouais.
Pourquoi n’arrive t’il pas à exprimer son refus autrement que par des hurlements? Il pourrait au choix, pleurer, faire la gueule, se murer dans un profond silence… il y a pourtant plein de possibilités. Au lieu de ca, nous subissons l’humiliation ultime de l’enfant qui se roule par terre en braillant. Au-delà de vos pires cauchemars.
Une conclusion cependant : c’est de notre faute. Nous avons forcément du « merder » quelque part sur le chemin de l’éducation parfaite. Là où nous lui laissions des chemins d’autonomie, il devinait des autoroutes de liberté.
Parmi les solutions proposées pour arrêter une crise en action, et déjà testées par nos soins, il y a
– laisser faire, ignorer, ca va passer. C’est faux. Ca ne passe pas, ca peut durer plusieurs très longues minutes, voire plus et quand il faut avancer, aller quelque part, passer à la caisse, monter ou descendre de la voiture,… attendre a ses limites.
– parlementer, chercher le compromis, voir faire du chantage. Inutile, ca ne sert à rien. Il n’entend pas, ne comprend pas, ne répond pas. Il est bloqué en mode « rage et hurlement ». De quoi vous laissez bouche bée.
– proposer une diversion. Mouais, si vous arrivez à le convaincre de rentrer à la maison sans s’égosiller, en prétextant qu’il aura une belle histoire ou qu’il pourra regarder la télé, c’est marquer son mode de communication comme acceptable et récompenser. Alors là, pas d’accord.
– donner une fessée. C’est la version « ancienne école ». Qui n’a pas entendu dire, en présence d’un enfant capricieux en colère en public « Il mériterait une bonne correction, il ne recommencerait plus ». C’est faux. Encore. D’abord parce qu’hormis le fait que ca va à l’encontre de toutes mes convictions d’éducation par l’exemplarité, cela conduit le Bonhomme en rage à ajouter à ses motifs de colère : « tu m’as fait mal, tu dois me demander pardon. Tu n’as pas le droit de me taper ! ». Et qu’est ce que vous répondez à ca ? Rien. Et ca n’arrête pas la crise pour autant.
– le passer sous la douche. C’est la solution dite « ultime ». Et on a essayé. Oui, nous sommes allés au bout de tout car franchement, après presque une heure de pleurs et de hurlements, il faut bien tout tenter. Vous pensez que ca va arrêter net les cris. Là encore, c’est faux. Trop nul. Parce qu’en plus maintenant, il est mouillé et râle parce qu’il faut qu’il se sèche et se rhabille pour finir sa colère. Ouais. Vous ne l’aviez jamais vu s’habiller aussi vite. C’est au moins ca de pris.
Ce me fait penser à cette pub (je n’ai trouvé que cette version anglaise ) vue à la télé. Je n’ai pas encore essayé cette solution mais j’y réfléchis sérieusement.
Plus concrètement, je sais que les basiques sont :
– rester calme : franchement, on a le droit de craquer aussi !
– ne pas l’isoler : honnêtement, quand vous êtes chez des amis et que vous croulez sous la honte, l’isolement vous permet au moins de ne pas avoir à subir les désagréments sonores…
– ne pas le dénigrer « tu es méchant », « je ne t’aime pas »…
et je fais de mon mieux pour les appliquer mais accordez moi que parfois, c’est impossible pour une être humain faillible comme moi !
Ah, la théorie est bien belle mais la pratique n’est pas si simple…
N.B. : Dans peu de temps, je vous parlerai des deux bouquins qui occupent mes trajets en train : Eduquer ses enfants d’Aldo Naouri et Parents efficaces de Thomas Gordon. Deux points de vue très différents, des idées à creuser…