Pendant les vacances, j’ai testé une nouveauté : le train en famille. Avec 3 enfants. Toute seule.

En effet, pour permettre à Grand et Petit Bonhomme de passer quelques jours chez leurs grands-parents, je me suis offert un petit aller-retour en train. 1h30 de TGV, c’est rien du tout, c’est vrai.

A l’aller, Monsieur m’a accompagnée jusqu’à la gare en voiture pour m’éviter le métro avec toute la smala. C’était impec’. Nous étions logés dans un “carré famille” que j’ai partagé avec une autre maman, elle même accompagnée de 4 enfants : Solidarité !

Les bonnes idées :

– prévoir un horaire de trajet pendant lequel les enfants ne sont pas fatigués. Car j’ai déjà testé les horaires de sieste mais comme personne ne veut jamais dormir, c’est l’énervement assuré.

– prévoir un gouter dans le train : compote à boire et gateaux faciles à dévorer.

– prévoir des jeux : nous avons optés pour un cadeau de BelMaman : plein de jeux, à peine le temps d’en faire 4 ou 5 !

– prévoir un change pour P’tit Der… sinon, taxer la maman d’à coté qui, elle, a eu la bonne idée d’emporter des couches ! ;-P

Au retour, c’était un peu plus périlleux car j’étais toute seule avec P’tit Der, en plein milieu du wagon. J’ai bien senti que les babillages de mon fiston n’était pas du goût de ma voisine de droite mais au moins, il n’a pas pleuré…

On a pris le goûter :

Mate moi cette girafe !

On a lu la presse :

On s’est promené à quatre pattes dans le wagon,

On a cassé un ou deux verres en plastique,

On a grogné un peu dans les bras de maman et hop,

on est arrivé à Paris.

Pour éviter de m’emcombrer de la poussette, je m’étais contenté de l’écharpe de portage. J’avais donc les 7kg de P’tit Der sur le ventre et les 8(?) kg de mon sac dans le dos. Après métro, puis train de banlieue et enfin marche à pied sous la pluie battante, je vous avoue que j’étais bien contente d’arriver à la maison pour poser mes paquets.

Entre temps, P’tit Der s’était endormi, bien en sécurité dans les bras de maman. Quelle chance !

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Bon, ben voilà… je crois que c’est fini…

Après 10 jours de grève de tétée – je crois d’ailleurs qu’on pourrait arréter d’appeler çà “grève” -, je me suis faite à l’idée – enfin, je crois – que P’tit Dernier ne tétera plus mon sein.

Ca a été soudain. Je ne m’y attendais pas. Les premiers jours ont été difficiles. Stressant et douleureux pour mon petit coeur de maman.

J’ai essayé plusieurs fois de lui proposer le sein. Au mieux, il tétait 3 coups et lachait. Au pire, il pleurait direct en se cabrant en arrière. Et puis j’ai commencé à me trouver un peu ridicule avec mes seins à l’air et le sentiment de lui exiber sous le nez ce dont il n’avait plus du tout envie. J’ai presque eu l’impression de l’agresser… alors j’ai pris du recul. J’ai fait un bout de chemin. Pas mal pleuré aussi. Et mangé tous mes ongles. Et toutes les plaques de chocolat.

35 mois d’allaitement cumulé, donc, pour en revenir au tire-allaitement.

Pendant la dernière semaine, j’ai tiré mon lait pour compléter les purées et les compotes. Le résultat ne s’est pas fait attendre : P’tit Dernier mange de bon coeur, remplit bien mieux ses couches (ca déborde la nuit!) et a repris du poids ! 300g en un semaine, qui nous fait repasser à un poids beaucoup plus en adéquation avec la courbe de poids initiale.

Aussi, il faut se rendre à l’évidence : P’tit Dernier est une grosse feignasse qui en avait juste gravement ras-le-bol de téter parce que, probablement, c’est plus fatiguant que de gloutonner des purées. C’est ma veine.

Nous avons donc commencé une nouvelle routine altérnant biberon et tirage de lait : 240ml le matin pour le lendemain matin, 130ml le midi pour le lendemain midi, 230ml le soir pour le lendemain gouter et le lendemain soir.

Je ne peux pas nier que balader des biberons de lait maternel est autrement plus chiant que de dégainer son téton, d’autant que je me refuse encore à acheter du lait en poudre. Je fais un bloquage, c’est psychologique.

Mais j’y ai trouvé des avantages :

– je peux tirer mon lait au réveil et c’est Monsieur qui file le bib pendant que je me douche,
– je peux partir me balader sans me soucier de mon heure de retour puisque le lait est tiré la veille pour le jour même,
– je vais arrêter d’ennuyer Ségolène avec mes tailles de soutien gorge,
– P’tit Dernier qui ne s’est jamais vraiment laissé aller au sein (jamais d’endormissement le goutte de lait au coin de la bouche), se détend vraiment sur le biberon,
– Alors qu’il m’était impossible de lui faire des bisous quand il tétait, je peux le couvrir de calins et de bisous sur le front pendant qu’il boit…

Jusqu’à quand vais je pomper? Je ne sais pas encore… En attendant, Monsieur m’appelle “mon petit Shadok” et je trouve ca mignon.

” Il vaut mieux pomper même s’il ne se passe rien que risquer qu’il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas.”

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35 mois d’allaitement cumulé, 35 mois de tétées calins, de tétées nourricières, de tétées doudous… pour en arriver là.

J’ai traversé quelques difficultés : canal bouché, engorgement, manque de lait… (quoique bien moins que d’autres copines : mastite, muguet et cie…) mais je traverse aujourd’hui la pire crise de tous mes allaitements, une contre laquelle je ne peux rien : mon fils est en grève.

Samedi dans la nuit, il m’a réveillé, j’ai proposé une tétée et il a refusé. Pas offusquée plus que ca, j’ai laissé tomber. Le bonhomme bercé puis rendormi.

Samedi matin, même chose. Je lui propose une tétée, il aspire 3 fois, pousse des cris et se jete en arrière. Je suis étonnée : mon lait aurait il mauvais goût?

Midi, gouter, soir… refus catégorique. Samedi soir, je tire mon lait et lui propose au biberon, il descend 180ml sans frémir. Une conclusion s’impose car tous les symptomes sont là: P’tit Dernier fait grève.

Changement d’heure aidant, je suis sallée me couchée à 21h/22h en larmes et crispée.

Dimanche, même chose. Lundi, idem. J’ai donc appelé mon Pédiatre pour être sure qu’il ne s’agissait pas d’une otite ou autre chose. Après discussion, une seule option possible : un possible reflux, qui expliquerait les réveils nocturnes, les cris, la douleur à la tétée. Je commence le traitement. En plus, Petit Dernier ne grossit pas assez. En 1 mois, il n’a pris que 200g alors qu’il mange des légumes, pommes de terre, compote, etc…

Pour éviter une diminution de lactation, que Petit Dernier ne se déshydrate et surtout qu’il ne casse encore plus sa courbe de croissance, je tire mon lait. J’ai scrupuleusement lu les sites internet qui parle de ce sujet et il est vraiment déconseillé de donner un biberon, contrairement à ce que j’avais fait. Donc j’ai arrété. et lui propose à la pipette, à la cuillère ou mélangé à la purée.

Selon ces mêmes sites internet, il faut se mettre le plus souvent possible dans des situations de peau à peau et qui peuvent conduire à des tétées de bien être (bains, endormissement…). Les choses sont un peu plus compliquées chez nous. Les bains sont plus souvent des moments de jeux que des moments de calins. Petit Dernier n’a jamais voulu s’endormir au sein, il préfère regarder partout et lutter contre le sommeil. Pour qu’il s’endorme, il lui faut être dans son lit, dans le noir, avec son doudou à machouiller. Je ne peux rivaliser avec son lapin. Ce qui ne m’a pas empêché d’essayer. En vain.

Aujourd’hui mercredi, il refuse toujours le sein. Quand je lui propose, il est, au choix, énervé et se jette en arrière en criant, sinon indifférent : il se comporte avec mon sein comme si c’était mon genou ou mon coude.

Monsieur est plutôt amusé de la situation, car il trouve que Petit Dernier n’a pas franchement l’air malheureux. Je pense même qu’il est plutôt content que Petit Dernier se détourne de mon sein car il n’a jamais été fan de l’allaitement “long”. C’est lui qui m’a poussé à réduire les tétées de Grand Bonhomme et il préfèrait que l’allaitement de Petit Bonhomme se fasse discrètement. Il se contente de me dire qu’il “n’y a qu’à lui donner un biberon”. D’ailleurs, c’est simple : “Je ne vois pas pourquoi tu ne veux pas lui donner de biberon. C’est un peu de l’acharnement cette pipette.”

Bonjour le soutien.

Peut être est ce que je veux m’en persuader mais effectivement, je ne comprends pas qu’un sevrage puisse être spontané à 8 mois et demi. Ce qui me contrarie d’autant plus que ca me persuade que j’ai fait quelque chose de mal ou manger quelque chose qui n’allait pas pour que mon sein dégoute Petit Dernier à ce point. Et aussi soudainement.

Je ne m’y attendais pas. Je ne suis pas prête. Je ne me rappelle pas de cette dernière tétée. Qui serait la dernière de toute ma vie de maman. J’ai besoin de mes calins. J’ai besoin d’être l’incarnation de cette source de lait. Du moins encore un peu.

De plus, étant en congé parental, je pensais vivre mon allaitement sereinement. Et je me retrouve à tirer mon lait 4 fois par jour. Plus encore que quand je travaillais. S’il le faut, je le ferai. J’essayerais de poursuite en tire-allaitant, le plus longtemps possible. Mais cela nous conduit à ne vivre que les mauvais côtés de l’allaitement et aucun des plus agréables, faciles et pratiques.

Je ne saurais dire à quelle point je suis affectée par cette situation. Je pleure beaucoup en y pensant. Je me sens coupable. Mais je ne sais pas de quoi. De quelque chose qui a poussé Petit Dernier à me rejeter. Peut être les tétées n’étaient elles pas assez calmes? La faute aux Grands? Ma faute?

J’y ai réfléchi encore et encore. Plus le temps passait, plus il recourcissait les tétées. Ce qui explique maintenant ces régulières phases de constipation. Et de moins en moins, il a fini par ne plus téter du tout

Est ce que mon Petit Dernier m’aime moins? Tout le monde me dira que non mais comment peut il en être autrement quand on sait que le sein et le lait sont pour beaucoup de bébé une bouée, un soutien, un réconfort, un lien d’amour. Et que le mien préfère hurler de soif que de se rassasier à la source.

Voilà où j’en suis : je suis malheureuse, frustrée, en colère, en larmes et je me sens coupable et abandonnée.

Il parait que les grèves de tétée durent en moyenne 2 à 4 jours, et peuvent se prolonger jusqu’à 10 ou 15 jours.

J’en suis à 5 et je ne sais pas encore au bout de combien de temps je baisserai les bras.

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et non pas NIH Alertes Médicales !

Grand Bonhomme et Petit Bonhomme ont tous les deux porté des couches jetables. Pour Petit Bonhomme, l’idée avait germé de passer aux couches lavables mais devant l’absolu réticence de Monsieur, j’ai abandonné l’idée.

Un jour, j’ai lu un blog, mais je ne sais plus lequel, dans lequel une maman racontait que sa fille de 10 mois ne mettait plus de couche pour la sieste. J’ai lu et relu et suis restée perplexe. Il s’agissait d’HNI : Hygiène Naturelle Infantile ou Elimination Communication ou La vie sans couche. Pour plus d’info, vous pouvez lire des infos ,  ici ou encore .

Pour Petit Bonhomme, il était trop tard, donc, j’ai laissé tombé.

Et puis est arrivé P’tit Dernier. Et je me suis dit “pourquoi pas?

C’est tout moi ca !

P’tit Dernier n’avait pas 1 mois que lorsque son père le changeait, il faisait systématiquement pipi sur lui. Ca me faisait rire mais ca m’a aidé à me décider.

Alors à presque 1 mois, je me suis lancée. Je ne savais pas trop comment m’y prendre alors je l’ai simplement tenu assis sur le pot. P’tit Dernier tenait bien sa tête alors c’était facile et le voir tout nu sur le pot, c’était vraiment rigolo. Quand je l’ai mis au dessus du pot la première fois, il a fait pipi. Oui, comme ca. Quand j’ai retenté ma chance à un autre moment, il a re-fait pipi. Alors je me suis dis “ca ne peut pas être une coincidence.”. C’était vendu !

Lorsque Monsieur s’est rendu compte de ma démarche, ca l’a fait rire aussi. “Mais qu’est ce que t’expérimentes encore !” C’est un peu comme ca que ca fonctionne chez nous : j’essaie des trucs et Monsieur finit par s’y faire.

Bref, maintenant, je le mets sur le pot très régulièrement.

Pour les selles, ca a été facile car après chaque tétée, P’tit Dernier se mettait à pousser. Alors hop, je me dépéchais de virer toutes les fringues, la couche et hop sur le pot. Après quelques semaines, il poussait pour me montrer mais ne faisait plus rien dans la couche. Il attendait vraiment d’être sur le pot pour pousser pour de bon. Je peux dire fièrement que depuis décembre, ses 4 mois environ, je n’ai pas eu un seul caca dans une couche. Sauf une fois pendant les vacances. Mais il avait hurlé 4h la veille… tous les messages étaient mélangés!

Pour les pipis, c’est plus difficile. Notamment car je n’ai pas passé le cap de suppression totale de la couche. L’une des raisons essentielles est que je ne veux pas assumer un risque de pipi sur moi à l’école ou dans la poussette. Donc, le matin, je retire la couche “pipi” de la nuit (qui n’est pas si pleine que ca, d’ailleurs). Il tète. Je lui propose le pot mais en général, il a déjà vidé sa vessie dans la couche de la nuit. Je lui remets une couche pour aller à l’école emmener les enfants. Puis, je rentre et je le laisse sans couche jusqu’à la sieste du matin, soit pendant 1h30 environ. Il fait pipi avant la sieste, où il conserve la couche. Puis je vais chercher les enfants à l’école. Entre 11h30 et 13h30, c’est un peu plus difficile car il faut gérer les grands, le repas et tout les à-cotés. Je ne suis pas très attentive. Au retour de l’école, c’est l’heure de la sieste, à nouveau, donc hop, re-couche. Après la sieste, re-pot, re-cul-nu pendant 1 ou 2h. Ensuite, re-école suivi de la sortie au parc pendant 1h30 environ. Donc, évidemement, je conserve la couche. Suivent le bain, le repas… et le gros dodo en couches !

Donc, je jongle beaucoup entre les habillages et déshabillages mais je pense que ca ne peut pas être complètement inutile.

Pour l’instant, je n’ai pas encore parlé de “çà” à mes copines et mes connaissances car je ne sais pas encore à quelles réactions m’attendrent. Pour ce qui est de ma famille, mes maman et bel-maman sont super fières de mettre le petit sur le pot pour obtenir la grosse comission. Au vu des résultats, les avis et retours sont très positifs. Je me sens encouragée et soutenue.

Dans tous les cas, je suis vraiment contente des résultats actuels. J’ai l’impression d’être plus respectueuse de ses rythmes et je vois bien qu’il est géné lorsqu’il a envie de faire. ca me satisfait d’être présente pour répondre à ses demandes.

Enfin, j’ai constaté depuis le début que les fesses de P’tit Dernier sont toujours impeccables, sans rougeur ni irritation. C’est le deuxième effet kiss-cool. Les fesses de Grand et Petit Bonhomme ont régulièrement été traités par Aloplastine et B-Pentène. P’tit Dernier, jamais. Rien de rien. Pas un éclat rouge, pas une marque. C’est juste génial.

Prochaine étape, je vire la couche pour aller à l’école. Il faut bien essayer !

Et pour m’aider, j’ai acheté ces deux livres, dont je vous parlerai quand je les aurai lu :

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Lundi dernier, je faisais ma grosse maligne.

Non, sans rire : trouver la solution de ces / ses / nos (?) problèmes de nuits en 5 jours, c’était tellement hallucinant que j’en étais bluffée moi même. Pourtant, c’est bien connu, il suffit de dire qu’un enfant fait ses nuits pour que, justement, il ne les fasse plus. Je savais bien que j’aurais du me taire !

Mardi, il s’est réveillé 5 fois ! Avec des tétouilles de 5 minutes à chaque fois.

Et nous sommes partis en vacances 5 jours. Le drame, l’horreur, le carnage.
Impossible de l’endormir dans ce lit qui n’était pas le sien.
Impossible de laisser pleurer, même 5 min, sous peine de réveiller les 4 autres enfants et les 2 autres parents qui dormaient dans la chambre à coté. Vive la proximité et les petits appartements.

Donc, il a tétouillé, tétouillé et tétouillé encore. 5 fois… 6 fois… 10 fois dans la nuit. Là, autant vous dire que j’avais exclu toute éventualité de le remettre dans son lit à chaque fois. Donc, oui, il a dormi dans notre lit, à coté de moi. Et non, le cododo sans side bed n’est vraiment pas la palacé. J’ai très peu et mal dormi. Réveillée à chacun de ses mouvements, inquiète de le voir tomber, de le voir s’étouffer sous la couette.Par contre, aucune inquiétude quant au risque de l’écraser : j’étais tellement crispée que je n’avais aucune chance de rouler vers lui. Le réveil, enfin, je veux dire, le moment où tout le monde se levait, était très difficile car j’avais l’impression d’avoir fait une nuit blanche, les crispations musculaires en plus !

4 nuits, c’est très long.

L’humeur du jour s’en ressent. J’étais… à cran. Crise de larmes à la clé. Super classe devant les autres. Ah, ah, ah, youpi les vacances en famille.

Enfin, hier, retour à la maison. Et je pense que Petit Der l’a compris : d’un coup, il était super détendu, souriant et agréable, ce qu’il n’avait pas été pendant les 5 jours de vacances.

Cette nuit, il ne fallait pas s’attendre à un miracle, il m’a évidemment appelé plusieurs fois mais au moins, j’ai pu le laisser chouiner un peu plutôt que de l’obliger à se taire rapidement, en lui fourrant le téton dans la bouche !

Alors, c’est reparti pour un tour en espérant que tout n’est pas à refaire et que le sommeil sera de nouveau bientôt là !

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Il dort.

Il est 7h et il dort.

Il est 7h et il dort depuis hier soir 21h.

Waouh.

Cette histoire avait plutôt bien commencé. Pendant tout son premier mois (oh comme c’est bizarre d’écrire ça), Petit Der a beaucoup dormi. Je veux dire, du genre marmotte, à ronfler toute la journée et toute la nuit. Moyennant bien évidemment une grosse tétouille toutes les 2 à 3 heures environ. Ca donnait : je dors, j’appelle, je tétouille, je me rendors sur le sein…

A partir de septembre, il avait décidé de dormir de 22h à 6h non stop sans rien demander. J’avais été bluffée. C’est vrai, quoi ! Un bébé qui fait ses nuits et les miennes à 2 mois, c’est carrément génial. La journée, c’était tétées tout les 2 à 3 heures environ.

Et puis à partir d’octobre, je ne sais pas trop ce qu’il s’est passé, il a recommencé à appeler une fois par nuit. Puis deux fois par nuit. Puis 3 fois par nuit. Gloups. Et toujours toutes les 2 à 3 heures environ en journée.

Pour le souvenir, j’ai recherché dans les petits carnets où j’avais pris note des horaires de Grand et Petit Bonhomme à la même époque. Aucun des deux ne faisait ses nuits à 3 mois. Grand Bonhomme a appelé longtemps pour une tétouille de nuit et Petit Bonhomme encore plus longtemps pour la fameuse tétine. Alors j’ai laissé passé ce troisième mois.

Mais rien ne s’arrangeait.

Attention, c’est pas que j’y tienne absolument à ces fameuses nuits. car je sais, pour l’avoir vécu, qu’un bébé fait ses “nuits” plus où moins tard selon les cas et qu’il peut avoir besoin de manger la nuit pour compenser des journées un peu légères mais là, je n’en revenais pas : le filou a fait ses nuits complètes pendant 1 mois ! Il en était donc capable. Pas de raison de s’arréter en si bon chemin

En plus, j’avais souvent l’impression d’être une tétine géante :  1h de tétouille et impossible de le décrocher du sein.  D’autant que, pour plus de facilité, je me suis installé un lit à coté du sien et même à coté du chauffage. Evidemment, le combo “tétouille + nuit + chauffage” conduit immanquablement au sommeil profond… de maman ! Et tétouille au chaud dans les bras de maman = bonheur absolu pour l’enfant. Pourtant, à dormir à moitié dans mon lit, à moitié dans mon lit d’appoint, à me réveiller toutes les 3h, à être fatiguée dès le matin, j’ai pensé qu’on prenait la mauvaise direction. Alors certaines me parleront de cododo mais le cododo ne change pas grand chose au réveil de nuit et si d’autre ont fermé le bar à 6 mois, je ne voyais pas pourquoi je ne pourrais pas le faire plus tôt, puisque, je le rappelle, il en était capable !

Et si c’était un gros besoin de succion? Moi, je veux bien lui donner à manger, mais je ne veux pas devenir une tétine. J’ai donc cherché à substituer le sein par une vrai tétine. L’ayant fait pour Petit Bonhomme, je n’y voyais pas d’objection. Mais Petit Der en avait décidé autrement. Après 3 mois de contact charnel avec le sein maternel, l’idée de machouiller une truc en plastique ne lui allait pas (mais pas mais pas) du tout. Pffchouuu : crachouillage et tétine en orbite !

Je me suis donc replongée pour la moultième fois (ca se dit, ca?) dans mon livre préféré, en cherchant, non vraiment la solution mais des conseils pour cette période.

Bon, pour faire court et résumé, le bouquin conseille, plutôt que de laisser bêtement pleurer la nuit (ce que j’ai essayé, je vous l’avoue, mais en vain), de réduire progressivement la durée des tétées, afin que l’enfant réapprenne à s’endormir sans manger, sans avoir le ventre plein et ceci afin de l’aider à différencier “avoir faim” et “avoir envie de manger”.

Parenthèse :  Cette notion de différence est importante pour l’auteur car elle permet également de construire l’appétit sur de bonnes bases, en séparant clairement une émotion, une envie, et l’appétit réel. Evitant ainsi les éventuelles conséquences de ces méli-mélo sur le comportement et les compulsions alimentaires. Ce que je n’ai, à mon avis, pas réussi à faire avec Petit Bonhomme. Concrètement, quand il avait sommeil, je l’endormais “au sein”, comme beaucoup le font, je crois. Mais plus il était fatigué, plus il réclamait à manger. Il confondait clairement “avoir faim” et “avoir sommeil”. Et c’est toujours le cas aujourd’hui ! quand il est exténué et que ses yeux se ferment tout seuls, il demande… un morceau de pain ! et s’endormirait presque le pain dans la bouche si nous ne le conduisions pas manu militari dans son lit !

Mais revenons en à Petit Der : j’ai donc entrepris le rationnement nocturne. Hors de question de demander à Monsieur de s’y coller, d’abord parce que s’il ne dort pas la nuit, il est encore plus insupportable que tous les enfants réunis, il a les yeux déchirés, il dort debout. Ensuite, je vous rappelle que Monsieur travaille, lui. Oui, je suis encore en mode “feignasse” ! Enfin, Petit Der ne peut être calmé que par moi :  ce sont les inconvénients de la vie fusionnelle avec sa Môman.

Première  nuit : tétées de 15 min. Mais je constate qu’après 10min, les grosses aspirations deviennent déjà des tétouillages. En le remettant au lit, il chouine à peine et se rendort. De toutes façons, il pleurt toujours un peu pour s’endormir. Trois réveils tout de même.

Deuxième nuit : tétées de 10 min. Idem. 2 tétees seulement.

Troisième nuit : tétées de 8 min, chrono en main. Tout va bien mais il pleure quand même 5 min avant de s’endormir. 2 tétées dans la nuit.

Quatrième nuit :  Je retente 8 min et ca se passe mieux. 2 tétées.

Cinquième nuit : Je passe à 6 min. Ca roule. 3 tétées.

Sixième nuit : Je passe à 5 min mais en fait non… car il dort !  Oui, depuis que je l’ai couché, hier à 21h, il dort. Je me suis réveillée avant lui, les seins tendus et douloureux mais lui, dort d’un sommeil bien paisible. Je pense que nous sommes sur la bonne piste…

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Notez la cohérence des titres… c’est affligeant.

Samedi soir : mes Bonshommes sont en vacances chez leurs grands parents. Nous avons profité de quelques jours à deux pour aller au cinéma (2 fois!!) et faire quelques emplêtes pour la chambre du Dernier.

19h45 : je pianote sur l’ordinateur. Tiens, une contraction. En même temps, ca n’est pas la première : à chaque séance de ciné, j’ai eu des contractions légères…

20h : recontraction. Mais un peu douloureuse. Et dans les reins. Ah ah??

20h10 : encore? ENCORE ! Je ne saurais dire pourquoi mais là, je sais que c’est parti. Adieu repas et petits gateaux achetés pour le dessert… ca attendra demain.

20h20 : idem et je commence à avoir peur. C’est fou cette angoisse qui monte d’un coup. Et si finalement, mon idée d’accouchement sans péridurale était une mauvaise idée. J’y ai repensé plusieurs fois depuis quelques jours. Je me rappelle de la douleur, de la panique, de la peur de l’échec… mais il n’est plus temps, on verra plus tard.

Les contractions ne sont pas régulières, toujours dans les reins, mais toutes les 10min environ.

22h30 :  départ pour l’hopital. Je sais que j’ai encore du temps mais j’ai peur que tout s’accélère brutalement et d’être prise au dépourvu.

22h45 : arrivée aux urgences maternité. 5 min d’attente avant de voir une infirmière (Faut pas être pressée !).
– oui?
– J’ai des contractions depuis 2h30, je pense que je vais accoucher.
– Je finis avec la dame et je suis à vous.
Faut vraiment pas être pressée !! Même si visiblement, je n’ai pas l’air en train de pousser, je trouve qu’elle ne s’inquiète pas beaucoup de mon cas, de mon nom ou même de la fréquence de mes contractions. Celle là, je ne l’aime pas. Passons.

23h : je suis prise en charge par la même infirmière qui me conduit dans une salle de consultation pour être vue par une sage femme.

23h15 : je vois débarquer un jeune homme, tout sympa, tout gentil : “Bonsoir, je suis F. sage femme”. Cool.
– Bonsoir, je suis Nashii, je viens pour accoucher. Sourire.

Après examen, je suis à 4. Je suis à la fois rassurée car le travail a commencé mais toujours aussi angoissée. Il me conduit en salle de naissance et nous propose de reparler du projet de naissance après qu’il ait lu notre dossier. En attendant, on patiente.

Là, c’est le retour de mon infirmière préférée.
– alors on va poser la voie veineuse et vous allez prendre ce Zantax.
– euh, non. En fait, j’ai dit que je ne voulais pas de voie veineuse et je ne veux pas prendre de médicaments sans raison.
– mais c’est comme ca (OH PUTAIN : LA REPONSE QUI TUE !!), on en donne à toutes les femmes qui viennent. C’est le protocole (RE-PUTAIN DE REPONSE !!)
– Ben non, c’est pas une raison. Toi, vraiment je ne vais pas t’aimer….

Le regard de l’infirmière qui part laisse voir qu’elle, non plus, ne m’aime pas beaucoup.

Histoire qu’on ne me prenne pas la tête, je balance le dit médicament à l’évier. Monsieur rigole, il me connait bien.

F. revient m’expliquer que c’est pour le cas où j’irais au bloc, pour éviter les reflux. Le message a du être transmis à l’équipe indiquant que j’étais une chieuse de première. Tant pis. F. est vraiment super gentil et a l’air de passer au dessus de tout cela.

Nous reparlons de notre projet de naissance, des positions d’accouchement et du départ anticipé. Le tout est validé dans la mesure où les demandes sont raisonnables (J’adore ce terme) avec autorisation de sortie à H+6h si tout va bien. Et il repart. Il est environ 23h30. Je compare aux autres accouchements et me dit que maintenant, les choses devraient s’accélèrer.

2h plus tard (OUI, tu lis bien !), les contractions sont toujours toutes les 10 min environ, pas régulières, pas si douloureuses que ca. Monsieur et moi rigolons encore mais ca commence à faire long.

2h plus tard (OUI, tu hallucines!), les choses sont au point mort. Monsieur s’est endormi dans le fauteuil, à peine réveillé par mes respirations bruyantes pour passer la douleur dans les reins et encore moins par les aller retour de F. qui me demande régulièrement comment ca avance. Un monitoring de 30 min confirme que P’tit Dernier va bien.

2h plus tard (OUI, toi aussi, tu te demandes quand ca va finir?!?), il est donc 5H30. F me propose un nouvel examen pour voir si le travail avance. Verdict : je suis à 5. Bordel de merde !!!  1 cm en 7h. Je vais mourir dans la minute, il ne peut pas en être autrement. Je viens de passer une nuit blanche à contracter, je suis fatiguée, angoissée, stressée, nerveuse, et je ne suis qu’à 5! F. me propose alors de percer la poche des eaux pour accélerer le travail. J’accepte pour en voir la fin.

5h30: poche des eaux percée, les contractions s’accélèrent instantanément (La Nature est drôlement bien faite!) pour passer à toutes les 5 min. Et franchement douloureuses. Je m’installe à genou sur la table de travail face au dossier relevé que j’aggripe, je repense à La Poule (même dans ces moments là !!) qui me conseillait cette position pour soulager les reins. Les contractions sont tellement fortes que je commence à gémir. Monsieur tente de me masser un peu mais le contact est pire que tout. Je lui demande de me donner les mains pour me tenir. Je ne regarde plus rien, je suis dans ma bulle. J’entends F. qui m’explique ce qu’il fait mais je ne réponds plus. Je me souviens qu’il m’a demandé si la position m’allait et j’ai répondu “Je ne sais pas.” C’est vrai : comment savoir qu’une position est pire qu’une autre puisqu’on a mal tout le temps !

Les choses vont de plus en plus vite. La douleur est vraiment très forte et je me revois accouchant de Petit Bonhomme. Je prends sur moi et la panique passe. J’arrive à me concentrer sur mes sensations même si elles ne sont que douleur. Je sens l’envie de pousser et me rassure en pensant que c’est bientôt la fin.

F. est prêt à recevoir le bébé. Je pousse en criant. Monsieur est un champion, il me tient les mains comme un chef. Je suis toujours dans ma bulle, les yeux fermés appuyée sur mon dossier mais j’entends et je sens que des gens entrent dans la pièce. Mes cris ont du alerter tout le personnel. Tant pis. Après plusieurs poussées, je sens vraiment le bébé descendre et passer, mais les choses ne vont vraiment pas vite. F.m’encourage, me guide et m’annonce qu’il reste encore 2 ou 3 poussées. TOUT CA !!  Je suis vidée, j’ai l’impression que ca n’en finira jamais. Mon épuisement doit se ressentir car j’entends des voix autour de moi qui m’encouragent. Une dame me dit “Vous vous en sortez super bien!”, une autre “Continuez comme ca, c’est génial!”… Je ne sais pas qui c’est, mais ca fait du bien.

Encore une poussée pour les épaules et c’est fini. Il est 7h00. F. glisse Petit Dernier entre mes jambes pour que je l’attrape. Je ressens une émotion encore plus grande que pour mes deux premiers. Peut être la fatigue, l’état nerveux, je ne sais pas mais c’est énorme. Je vais mettre plusieurs minutes à m’en remettre et à sortir de mon cocon pour constater que tout le monde est parti et qu’il ne reste que F. et l’infirmière dans la pièce. Petit Der est emballé dans un lange chaud et je le sers contre moi. F. attends un peu pour clamper le cordon mais il doit faire des prélèvements pour les examens de toxo, donc on n’attendra pas jusqu’à ce que le cordon ait complètement cessé de battre. Le placenta sort très vite et bien. Tout est terminé. J’ai l’impression d’avoir encore grandi.

Evidemment, j’ai quand même une déchirure qui nécessite quelques beaux points mais l’anésthésie locale est bien faite, j’ai un peu mal mais en serrant les dents, ca ira.

A H+6h, aucun saignement, aucun problème de tension, rien ne viendra interrompre notre sortie.

A 15h, Monsieur, Petit Der et moi dormons comme de vraies marmottes, sur notre canapé. C’est bon d’être la maison.

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A la suite du lien de “About my bidon” (et qu’elle en soit remerciée), j’ai constaté que j’avais supprimé tous les articles alors que je voulais juste “faire un peu de ménage”. Voici donc une version plus light mais tout aussi sincère…

Quand j’ai réalisé que j’étais enceinte, j’ai senti dans le même temps que je courais droit aux emmerdes : il fallait l’annoncer à Monsieur.

L’annonce au papa est pour moi l’un des moments les plus kuku gnangnan d’une grossesse. Avec l’annonce aux grands parents. Tant pis, j’assume.

Pour Grand Bonhomme, j’avais acheté une paire de petits chaussons blancs, que j’ai placés le matin alors que Monsieur trainait au lit, juste devant son ordinateur (en geek qu’il est, allumer son ordi est la première chose qu’il fait en se levant. Enfin, qu’il faisait, avant d’avoir des chiards). Dès qu’il les a vu, il a compris. Rapport au fait qu’on essayait officiellement. L’est fut-fut !

S’en est suivi un regard tout ému… trop cute.

Pour Petit Bonhomme, j’avais mis Grand Bonhomme à contribution et l’avait affublé d’un vieux body sur lequel j’avais écrit : “Je voudrais bien une petite soeur, et toi??? OUI, MAMAN EST ENCEINTE!”

Effet sourire garanti…

(J’ouvre ici une parenthèse pour préciser deux ou trois points importants : un bébé, j’en avais une envie un peu lointaine mais on n’en avait pas discuté ouvertement et Monsieur était plutôt du genre à dire “pas maintenant” du fait notamment de toutes les difficultés qu’on avait rencontrées. Donc…)

Pour cette grossesse, je ne me voyais pas arriver toute fière avec mon test de grossesse, ni mes chaussons, ni mon body. J’ai fait dans la sobriété. Je me suis contenté de lui tendre le test de grossesse, le soir. Qu’il a ponctué d’un “ca veut dire quoi?”.

“Ben, que c’est positif”.

A cet exact moment a débuté mon calvaire.

Contrairement à d’autres (je pense notamment à Mère Joie et Caroline), dont les maris se sont contentés d’un “Il n’était pas prévu mais on fera avec et on se débrouillera”, Monsieur a dit “Tu me mets devant le fait accompli mais je n’en voulais pas.”

A vrai dire, je ne m’attendais pas à une réaction si tranchée.

[…]

Je me suis donc retrouvé avec toutes mes questions, tous mes doutes, mes inquiétudes, mes angoisses…

L’annonce de la grossesse étant faite, les choses se compliquent. Surtout dans ma tête.

Pour Grand Bonhomme et Petit Bonhomme, désirés, conçus volontairement et attendus, je ne me suis jamais posé de question. Ni pour l’argent, ni pour la place, ni
pour l’organisation, ni pour ma ou sa santé…

Tout était fluide, clair, limpide, lumineux et scintillant. Bienvenue chez les Bisounours.

Mais maintenant, là, avec ce truc qui n’est pas encore un bébé dans mon ventre, je me pose mille questions, je m’inquiète pour tout. Je pense être angoissée plus que pour les deux grossesses précédentes réunies. Horreur.

D’abord, par rapport à Monsieur. […] Et s’il ne supportait pas? et s’il ne restait pas? et s’il déprimait? et s’il se mettait à me détester de lui avoir gâché son quotidien et son modèle familial idéal… Pas envie d’être maman célibataire. Non, pas envie. Et pas les moyens non plus.

Ensuite, par rapport à l’organisation. Oui, pour Petit Bonhomme, nous avions changé de nounou et finalement trouvé la merveilleuse SuperNounou encore en service actuellement. Mais, là, je pense que conserver la garde partagée risque d’être impossible. Et si elle partait pour l’autre famille? Et si je ne trouvais pas de nouvelle SuperNounou pour bercer pour bébé tendrement?

Encore, par rapport à mon job. J’ai changé de fonction il y a quelques mois pour un travail qui finalement ne m’intéresse pas plus que ca. Peu d’activité, peu d’intérêt, peu de motivation. Posée là certainement après mon 4/5ième… une nouvelle grossesse n’arrangerait rien. Ou peut-être que la pause serait salutaire car je commence à déprimer.

Dans ma tête tout se bouscule. L’ordre établi, la famille stable que nous composons. Pas trop envie de risquer de tout foutre en l’air. Mes deux Bonshommes sont si  parfaits à mes yeux.

Et en même temps tellement envie de donner sa chance à ce “truc-là”, qui s’est pointé sans prévenir et qui mériterait peut être que je m’y consacre.

Envie de profiter de mes enfants, pouvoir prendre du temps pour eux. C’est possible avec un troisième?

Un de plus, c’est probablement du bonheur en plus. Je les aime tant mes Bonshommes à moi.

Et la maison qui n’est pas vraiment prévue pour, une chambre de plus à faire…

Et les nuits à reprendre entrecoupées… Mais peut être que tout se passera bien. On dit toujours que le troisième est plus cool.

Et si c’était une fille… enfin…

Et s’il était handicapé ou malade.. au secours.

Et si je tombais malade, […]

Et si Petit Bonhomme ne trouvait plus sa place, ça arrive souvent au deuxième.

[…]

Et si… et si… et si….

Du jour du test, j’ai repassé tout cela dans ma tête toutes les minutes, toutes les heures. Je ne pense plus qu’à ca, je n’arrive plus à me concentrer sur autre chose. Je pleure le matin sur mon vélo et le soir sur mon vélo. Sous la douche aussi. Dès que je suis seule. Cette incertitude me tue.

Prise d’une envie irrépressible de savoir, si au moins tout va bien, j’ai forcé un rendez-vous chez ma gynéco.

Mme M. me voit débarquer hyper stressée. Je lui explique brièvement que je suis enceinte et elle comprend rapidement que la situation n’est pas rose. Elle me
confirme que je suis enceinte et que tout va bien. J’ai passé une bonne demi-heure à pleurer dans son cabinet. Comme une madeleine. Il faut bien parler de tout, y compris d’une IVG. Le mot est posé. La balle est dans mon camp.

Je rentre le soir à la maison dans un état de fatigue nerveuse et de délabrement avancé. Je résiste jusqu’à soir, où, une fois les enfants couchés, je fonds en larmes pour délivrer toutes mes angoisses à Monsieur. Je lui explique surtout que, pour quelqu’un qui “n’en veut pas”, il n’a pas l’air de beaucoup s’inquiéter de la suite des évènements…. Ceci étant, cette libération me fait du bien. Au moins, je dors correctement cette nuit là. Je suis à 3 semaines de grossesse.

Le lendemain, je me mets en tête de garder ce bébé. J’inscris la date sur mon agenda. Comme une envie de sceller la décision. Acte inutile s’il en est…

Pendant 2 semaines, je commence à réfléchir à la suite, j’échafaude des plans pour la garde, j’essaie de me projeter. En vain. En retour, je ne ressens qu’angoisse, stress, tension.

[…]

Je commence à en avoir vraiment gros sur la patate. Je réalise tout à coup que je ne saurai pas vivre cette grossesse seule, qu’il est impossible à une personne normalement constituée d’accumuler autant de stress et d’affronter toutes ces angoisses sans pouvoir en parler à personne. D’autant que je sais que tout ce qui se rapporte à ce numéro trois ne sera toujours qu’à ma charge.

Éternellement.

Je me sens réellement seule. Comme jamais je ne l’ai été.

Je réalise également que si IVG il doit y avoir, je serai également seule pour l’affronter. Je me demande même si je dois en parler à Monsieur ou simplement lui dire que ce sera fini. Voir, plusieurs jours après.

Je commence à creuser la question. C’est encore en larmes que j’appelle le centre IVG.

Pause information médicale : Une IVG se pratique, en générale sous anesthésie locale ou générale, par aspiration. Avant 5 semaines de grossesse, il est également possible de procéder à une IVG médicamenteuse (RU486), qui nécessite néanmoins un peu de repos (équivalent à une fausse couche).

Pour procéder à une IVG, il faut de toutes façons, une écho de datation ou une prise de sang. Je vais donc faire une prise de sang (ordonnance déjà fournie par Mme M, ma gynéco).

Dans le même temps, je me sens de moins en moins en phase avec ce bébé. Je me rends compte que je ne fais que pleurer et que lui offrir une naissance dans un tel état de stress et un tel environnement émotionnel et affectif, n’est probablement pas ce que j’ai à faire de mieux. Je prends conscience également du plaisir que je prends à sortir avec mes garçons en leur tenant la main, et leur faisant découvrir la vie. Je ne voudrais vraiment pas gâcher cette plénitude là. Rien que de regarder un bon dessin animé avec eux, tous les 4 serrés sur la canapé et je suis aux anges. Je ne suis peut-être pas prête à perdre ca.

Et est-ce que j’aurai le courage de repartir dans les couches, de me lever la nuit pendant 2 ans (soyons réalistes, hein?), d’allaiter, de me donner autant de mal pour le troisième que pour les deux premiers… A quoi sert d’avoir un troisième s’il doit être élevé “au rabais”…

De plus, plus on a d’enfants, plus c’est compliqué et plus le risque de tout casser augmente…

Je repense à Petit Bonhomme, lorsqu’il était bébé, et j’ai envie de le serrer dans mes bras.

Au comble de ma détresse, je finis par appeler ma mère, pour lui demander son avis à propos d’un troisième (sans pour autant lui dire qu’il est déjà en route).
Son verdict est sans appel : “Mieux vaut deux enfants qu’on peut rendre heureux et comblés que trois, avec lesquels on ne s’en sort pas”…

[…] A ce stade, j’ai des migraines monstrueuses tous les jours.

Choisir de stabiliser notre Bonheur actuel, vraiment bien agréable, m’assurer d’avoir du temps pour moi et pour mes deux Bonshommes, ne sacrifier rien ni personne…

ou choisir un avenir incertain, avec un enfant de plus à la clé, des difficultés financières, des courses effrénées au quotidien et peut être un Monsieur en moins.

Je vais vraiment devenir folle.

Au comble de mon questionnement, j’ai un migraine carabinée tous les jours. A force de cogiter probablement.

Le jour où je vais chercher les résultats de mes analyses est un jour particulier.

Après avoir appelé le centre IVG à coté de chez moi, ils me renvoient vers un médecin généraliste en ville, qui peut me proposer une interruption médicamenteuse.
J’appelle immédiatement et prend rendez vous pour le soir même car j’approche du délai légal.

Voilà, c’est décidé.

Toute la journée, je ne fais qu’y penser. En plus, c’est un mercredi que je passe avec mes enfants. Je joue avec eux.

A nouveau je me dis : “Un de plus, ce serait bien mais finalement, je n’aurais plus autant de temps pour eux. Comment faire pour leur proposer le foot, le dessin, la musique et tout ce que je veux leur donner, si je ne peux pas suivre pas manque de temps et d’argent.”

Monsieur m’appelle, comme tous les jours, pour prendre des nouvelles. Je lui dis que j’ai rendez vous le soir même. C’est difficile de parler devant les enfants. En plus, il est au travail. Qu’importe, il rappelle plusieurs fois. Finalement, nous n’avons jamais autant délivré nos pensées qu’au moment où une décision s’impose. Voyant à quel point la situation me travaille, il convient de que nous finirons par nous en sortir et qu’il préfère avoir ce bébé que de me savoir malheureuse. Néanmoins j’ai conscience que s’il dit oui, c’est uniquement pour moi et pas pour ce bébé. Ne sachant pas ce que la vie me réserve, je devine que si des tensions survenaient un jour, il ne manquerait pas de me rappeler que tout cela “c’était pour toi”.

Nous parlons et passons presque 2h au téléphone.

Au moment où nous raccrochons, mon rendez vous est passé. Je rappelle et reporte le rendez vous au lendemain.

A partir de ce moment et pour une raison que j’ignore, je ne pleurerai plus. Plus du tout. J’ai toujours des tensions, qui se traduisent physiquement (insomnies, douleurs dorsales, migraines, difficultés à respirer correctement) et moralement mais plus de larmes. Rien. Je peux en parler librement. J’arrive même à sourire. Ce qui me laisse penser, à tort ou à raison, que quelle que soit ma décision, je m’en “remettrai”.

Je rappelle également ma mère pour savoir si son avis changerait en me sachant déjà enceinte. Sa première réflexion est de me dire : “Puisqu’il est là, garde le!”. Mais constatant également toutes mes angoisses, elle me confirme également que 3 enfants, ca rend le quotidien, les sorties et les vacances beaucoup moins faciles. Déjà que 2…

Bref, dans ma tête se forge l’idée que cet enfant, je ne suis plus à même de l’assumer. Il m’est impossible d’envisager de lui faire porter le poids de mon erreur et de mes difficultés, quelles qu’elles soient. De lui reprocher un jour de n’avoir pas pu prendre du temps pour moi, pour ses frères, pour mon couple.  […] Faut il tenter le diable et risquer de tout briser?

Lorsque Monsieur rentre, il est comme moi, oscillant entre deux extrêmes : “On le garde” ou “On arrête tout”. Dans le premier cas, on échafaude ce qu’il serait possible de faire, ou pas… Dans le deuxième cas, il m’interdit de faire un avortement médicamenteux, un peu hasardeux à ce terme (risque hémorragique, expulsion douloureuse,…). En effet, il est inutile de charger la barque, et de cumuler douleur émotionnelle, physique et traumatisme lié à l’évènement. Autant envisager de s’en remettre, plutôt que de vouloir se faire encore plus de mal…

Chirurgicalement, l’IVG peut être pratiquée sous anesthésie locale ou générale. Je crains, pour ma part, que l’anesthésie locale me retourne et ne me choque (les bruits, les paroles, etc…). Je pense donc me “rabattre” sur l’anesthésie générale. Pratiquée sur Paris, à Robert Debré ou l’Hospital Montsouris. Le premier me propose un premier rendez vous 15 jours plus tard, le second, une semaine après “seulement”.

Entre temps, j’ai obligation de passer une écho de datation car la seule prise de sang ne suffit pas. Il est bien entendu que l’écho sera faite hors de ma vue et que les résultats seront rendus sous enveloppe fermée.

Rendez vous est pris pour le lundi suivant.

Le lendemain, je vais finalement voir le médecin généraliste qui m’a été conseillé. Juste pour discuter. Lorsque j’explique ma situation, et les raisons de cette IVG, il me répond avec un flegme déroutant, que je me pose beaucoup trop de question et qu’il ne faut pas penser à l’avenir dans 10 ans mais bien au présent. Je ne m’attendais pas à une telle réponse et sa démarche me braque. Non que je veuille absolument défendre mon point de vue mais il me semble aberrant de conseiller à quelqu’un de faire un enfant, sans penser à son avenir.

Oui, quand il aura 15 ans et qu’il voudra sortir comme ses copains ou partir en colonie, la question de l’argent se posera.

Oui, il pourrait faire des études “gratuites” mais il faudra peut être lui payer une école de commerce ou une école privée payante.

Oui, il pourrait faire ses études à la maison mais s’il est comme moi, reçu dans une école à 300 km de chez lui, il faudra lui payer un logement et une voiture. On entend trop souvent parler des étudiants qui vivent sous le seuil de pauvreté, des logements étudiants misérables et j’ai vu mes copains galérer sans ressource, ou obligés d’avoir un petit job pour financer leur étude. Est ce que c’est vraiment ca, l’avenir que je veux leur donner?

Au cours de cet entretien, il en vient même à me dire qu’il a vu, il y a très longtemps, des femmes mourir d’un IVG raté parce qu’elles avaient dépassé le délai opportun. Qu’importe le sujet et la distance, il y a des choses qu’on ne doit pas dire à une femme qui réfléchit à l’IVG, sinon dans l’intention pure de lui en faire passer l’envie. Il me conseille également d’aller en parler à une psychologue d’un centre spécialisé dans la maternité. Je crains que sa démarche ne soit biaisée. J’accepte tout en sachant que je n’irai pas. Je sais tout au fond de moi que cette décision ne peut être que la mienne, la nôtre et que personne ne peut la prendre à notre place.

Plus mes réflexions progressent, plus ma conviction se forge que choisir de ne pas avoir cet enfant, engendrera une forte pression, une obligation de ne pas laisser le temps passer. Cet évènement, cette épreuve, vaut probablement un bon coup de pied au cul pour me reprendre en main, pour passer vraiment du temps avec mes enfants, pour organiser des sorties et des activités, pour redonner du temps à mon couple, pour me trouver des activités à moi, rien qu’à moi, pour faire des choses qu’on n’a jamais le temps de faire quand on est une maman….

Lundi, soir de l’échographie. J’appelle ma maman, une fois encore. Elle sent bien que je suis très stressée, je parle avec difficultés, je respire lourdement. Bien sûr, elle ne peut pas prendre de décision à ma place, ni absorber le stress qui est le mien. Je sais qu’elle le voudrait pourtant. Ce qui l’inquiète le plus? Que je fasse une dépression. Oui, c’est vrai que je ne vais pas bien.

Je ne suis pas tendue. Je suis arquée. Verrouillée.

Il m’est impossible de respirer “à fond”. Et pour une raison que j’ignore, quand le corps n’arrive plus à respirer “à fond”, il ressent le besoin de le faire tout le temps. J’ai donc constamment l’impression de suffoquer et mes collègues commencent à s’inquiéter de me voir souffler bruyamment à longueur de journée.

Je fais des insomnies. 1h pour m’endormir. 2 ou 3h de réveil en continu dans la nuit… et toujours en respirant comme une baleine.

Parfois, Monsieur et moi parlons mais aucune conclusion… “On pourrait peut être…, non?”

En rentrant de l’écho, Monsieur me demande si j’ai regardé. Non, évidemment. Tout est dans mon sac, je ne veux rien voir, rien savoir. Ah si, je n’ai pas pu m’empêcher de demander sa taille. 2,1mm. “Putain, c’est grand” que je lui ai dit. “Prenez un double décimètre, et vous verrez que ca n’est pas si grand” m’a t’il répondu. Ce monsieur fut d’ailleurs le seul qui ne m’ait vraiment pas jugé et qui, quand il a vu mes yeux un peu larmoyant, m’a pris le bras et m’a dit “Ca n’est peut être pas le bon moment pour vous, il ne faut pas vous en vouloir”.

Oui, mais dans 2 semaines, il aura encore doublé sa taille. Je ne sais vraiment pas si j’y arriverai.

Je suis toujours aussi crispée.

Me voyant dans cet état depuis un mois, Monsieur qui cogite également la situation dans son coin depuis de nombreuses semaines également finit pas m’assurer : “On le garde! Ca n’est pas si compliqué que ca. Il nous faut juste trouver un peu de place. Ca va aller.” Sous entendu “Je n’en peux plus de te voir comme ca.”

J’ai vraiment peur qu’il change d’avis. Je ne regarde pas les échos. Je suis vraiment rassurée quand il me confirme qu’il faut annuler le rendez vous au centre IVG. Avec un vrai sourire de conviction et un câlin plein d’assurance et de tendresse… “Viens, on va regarder l’écho!”

Un Mercredi de décembre, je suis tombée enceinte d’un embryon de 2 cm. Cela aura pris 7 semaines. Les plus longues de toute ma vie.

Aujourd’hui, Monsieur et moi sommes très contents d’attendre ce bébé. Monsieur presque plus. Nous avions juste besoin de temps et peut être aussi de tisser quelques liens. Nous envisageons les travaux qu’il nous faudra faire pour l’accueillir.

J’ai passé lundi ma première vrai écho, tout sourire et toute joie. Petit(e) Der va très bien. D’ailleurs, ce sera peut être une fille…

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