Après plusieurs longs mois d’allaitement sans soucis, à mon grand étonnement, ce matin, j’ai découvert que j’avais une crevasse au sein. Aïe !
Bon, je vous rassure tout de suite, je ne fais pas ma maligne, parce qu’au début, croyez moi, j’ai douillé. Pour mon premier allaitement surtout. Parce qu’après, on ne se fait plus avoir.
D’abord, Grand Bonhomme était mal positionné et tirait fortement sur le sein. En plus, il buvait énormément et du coup, cela agravait la crevasse qui n’avait jamais le temps de guérir. Enfin, je ne me soignais pas avec les bons produits. Coup de grâce.
J’en suis donc passé par les bouts de seins en silicone, ces espèces de petites tétines qu’on positionne sur les mamelons pour atténuer la douleur. Je confirme : ca atténue grandement la douleur. Sans cela, j’aurais tout envoyé valser au 2ième jour. Deux problèmes en découlent cependant. D’abord, il faut avoir un minimum d’hygiène avec ces trucs là et moi, le coté stérilisation à chaque fois, ca me fatiguait plus qu’il ne faut. Après tout, si j’avais choisi l’allaitement, c’était pour la simplicité, pas pour les embrouilles. Alors, j’avoue que je n’ai pas été toujours très rigoureuse mais bon, le débat sur la stérilisation des biberons et des tétines fait encore rage aujourd’hui, je pense ne pas pouvoir le solder aujourd’hui.
Deuxième point : bébé s’habitue au plastique et il lui faut un certain temps pour réapprendre à téter sans téterelle. Mais la patience suffit en général à en venir à bout.
Ca, c’était la solution de secours dans l’urgence.
Maintenant parlons prévention. Il faut absolument que bébé soit correctement positionné. Je ne vous referrai pas toute l’explication, il suffit d’aller sur internet et vous trouvez toutes les infos qu’il vous faut. Si nécessaire, n’hésitez pas à contacter une conseillère en allaitement pour vérifier votre position. Enfin, repositionnez votre loulou aussi souvent que nécessaire jusqu’à ce qu’il adopte le bon pli. Il en va de votre santé !
N’hésitez pas également à hydrater votre mamelon de manière préventive, cela soulage les irratations avant même l’apparition de la crevasse (voir crème citée dans les soins après).
Enfin, si malgré cela, vous voyez votre peau déchirée, c’est que la crevasse est là. Ouille.
Première chose à faire : hydrater avec une crème grasse type Lansinoh® (ou Prélan®). Je cite les marques car elles sont excellentes. J’ai presque envie de vous dire : ne vous fiez pas aux sous-marques ou dérivés. Rien ne vaut l’original.
Deuxième chose : il faut que la crevasse sèche. La solution qu’on vous donne partout, c’est, qu’après avoir étalé une goutte de lait maternel sur le sein, il faut le laisser sécher à l’air. Personnellement, j’arborais fièrement un 90 E et je peux vous assurer qu’il était complètement inenvisageable de laisser mes seins sans soutien-gorge plus que nécessaire. Aussi, je vous encourage à sacrifier glorieusement un de vos soutien-gorges d’allaitement en le brulant comme nos mères en découpant les extrémités des bonnets pour que le téton endommagé reste à l’air libre. Situation ridicule bien entendue mais faut ce qu’il faut, la situation l’exige. Si vous supportez le frottement de votre T-shirt sur l’extrémité du sein, cela vous permettra d’arborer une tenue un peu moins ridicule. En tout cas jusqu’à ce qu’une montée de lait ne vous oblige à vous changer.
Autre possibilité : porter des coquilles d’allaitement OUVERTES. Oui, parce que si vous portez les coquilles fermées qui servent à récolter le surplus de lait pour le stockage, vous mettez la crevasse en pleine humidité. Tout le contraire de ce qu’on veut. Résultat plus qu’aléatoire. Donc, coquilles ouvertes, le téton n’est ainsi plus écrasé contre le mamelon par le soutien gorge et la cicatrisation peut se faire correctement. Enfin, si vous n’avez pas de coquille, comme moi, le système D de ma composition consiste à découper un cercle au centre de disques de coton, d’en empiler une dizaine et de les placer comme un tunel au bout du sein, avec le soutien gorge par dessus. Le mamelon n’est plus écrasé, le coton absorbe l’excédent de lait, vous guérissez correctement. Par contre, vous vous ruinez en coton. Bien entendu, vous pouvez aussi coudre les mêmes petits disques dans du tissu polaire lavable mais franchement, si 3 jours après l’accouchement, vous avez le courage et surtout le temps de faire ca, je vous tire mon chapeau bas… Moi, j’ai pas pu.
En attendant, moi, je me tartine de crème en espérant qu’avec une seule tétée par jour, la cicatrisation sera ultra rapide.