Discipline positive

Je voulais vous en parler depuis longtemps. Voilà, je me décide.

Il y a bien une année maintenant que j’ai entendu parler pour la première fois de la Discipline Positive.

La bible de ce courant de pensée éducative est le livre bien nommé “La Discipline Positive – En famille et à l’école, comment éduquer avec fermeté et bienveillance” – de Jane Nelsen

Je l’ai lu en pointillé – manque de temps, nécessité de se concentrer et de laisser reposer -, puis je l’ai annoté, surligné, encadré, gribouillé. Et au final, j’ai adhéré.

Pour celles et ceux qui sont intéressés, je vous en conseille bien évidemment la lecture exhaustive car il me parait impossible d’en faire un résumé ni même d’en décrire les grandes lignes, sans les déformer.

De cette approche respectueuse, j’ai retrouvé un peu – beaucoup – de Gordon, notamment dans la mise en œuvre de l’écoute active et d’une solution commune. Néanmoins, alors que je trouvais que le bouquin de Gordon manquait de « pratique », j’ai réussi à prendre ce qui me convenait dans la Discipline Positive. A mon sens, la démarche est différente, elle instaure un cadre plus stricte et des repères plus précis pour les enfants. Le livre est aussi blindé de conseils très pratiques beaucoup plus applicables que dans le livre de Gordon. Mais peut-être aussi est-ce parce que mes Bonshommes ont grandi…?

Bien évidemment la mise en œuvre n’est pas toujours facile mais je vous assure que je fais de mon mieux. Je me raccroche beaucoup à quelques idées de base comme :
– l’emploi d’un « espace de pensée positive », qui correspond à un endroit où chacun se ressource pour retrouver son calme et des pensées positive,
– l’abolition des punitions,
– les encouragements,
– l’approche positive des erreurs,
– les temps de connexion entre membres de la famille et notamment le temps d’échange en famille,…

Chez nous, comment ca marche :

–          D’abord, le tournant majeur dans notre quotidien est que nous avons mis en place une réunion de famille et un cahier de compte rendu des réunions. Alors que Monsieur trouvait ca hilarant au possible au début (je vous jure, il pouffait !), il a fini par y participer de bon cœur – Comme d’habitude, n’est-ce pas -.

–          Ces réunions commencent par une séance de remerciement et de félicitations. C’est la partie la plus difficile car les enfants doivent se « forcer » à trouver des raisons de remercier chacun des membres de la famille. De prime abord, cela parait très hypocrite mais chacun est content d’entendre des paroles positives et les enfants ont l’air touché quand leur tour vient. J’avais commencé par mettre une feuille de pensées positives sur le Frigo mais comme les plus petits ne savent pas écrire, cela créait des disparités, j’ai laissé tomber.

–          Après cette bonne séance de mamour, nous abordons un thème de réunion, choisit par les parents : en général, nous mettons sur la table un point de difficulté rencontré dans la semaine (retard récurant, gestion de la télévision, rangement des chambres,…). Les sujets ne manquent pas. Au fur et à mesure, chacun s’exprime librement pour proposer des solutions qui conviennent à tout le monde (Sur ce point là aussi, je reconnais Gordon). J’ai été souvent étonné des excellentes idées qui sortent de la tête de mes enfants, alors même qu’en tant que parents, on croit souvent tout savoir. Lorsqu’une solution est trouvée, une règle actée, etc… on l’écrit dans le cahier de la maison, qui recense donc, à la manière d’un code civil, toutes les décisions prisent pour et dans la famille. Cette manière de rédiger les règles en commun permet aux enfants de se les approprier et ils sont bien souvent les premiers à nous rappeler que nous sommes hors des clous. Parfois le moment venu, on peut toujours dire « mais tu étais d’accord pour faire comme çà », ce qui arrive assez rarement.

–          Juste avant la fin de la réunion, chacun choisit ses tâches pour la période à venir et ca, je vous en reparle rapidement.

–          A la fin de la réunion, d’une petite boite intitulée « Sorties », que nous remplissons avec des libellés de lieu que nous voulons visiter en famille, nous sortons le papier de notre prochaine sortie ensemble. Lorsque le nom est tiré au sort, nous choisissons la date sur le calendrier commun et nous l’inscrivons en dur. Ce fut le cas pour La cité des Sciences, Disneyland, etc… Il peut parfois s’écouler de longues semaines, voire mois, avant que la sortie en question soit réalisée. Mais certaines sorties simples comme « Promenade au bord de la Seine » sont très faciles à réaliser rapidement. De plus, bien qu’en théorie, les réunions soient prévues toutes les semaines, il arrive régulièrement qu’elles « sautent ». Elles se font donc toutes les deux semaines environ.

La lecture du calendrier commun est l’occasion de rappeler aux enfants les obligations de la semaine, aux parents, les impératifs de rendez-vous et de se synchroniser mutuellement.

Nous fonctionnons donc comme cela depuis maintenant un an et je trouve que cela a grandement amélioré la communication et l’organisation au sein de la famille. Je ne vois d’ailleurs pas comment j’aurais réussi à reprendre le travail sans cette base-là.

La seule contrepartie que j’ai trouvée est que les enfants ont pris l’habitude de s’exprimer librement et sur tous les sujets. Cela peut sembler difficile à comprendre par un regard extérieur car cela donne l’impression qu’ils « répondent » quand ils ne sont pas d’accord. Et parfois, quand on est très fatigué, qu’on n’a pas envie de délibérer et qu’on voudrait juste revenir à ces règles basiques et archaïques de parents ordonnant / enfants exécutant, il faut une sacrée maitrise pour ne pas hurler « C’est comme çà et puis c’est tout ! »

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Comme d’autre avant moi, j’avoue qu’ “avant”, j’avais des principes d’éducation. Pour être honnête, il est vrai qu’un certain nombre d’entre eux sont passés un peu à la trappe avec l’arrivée de Grand Bonhomme, puis de Petit Bonhomme. Pourtant, malgré toutes les difficultés rencontrées, un certain nombre d’entre eux sont restés ancrés. Par exemple, chez nous, il n’y a pas de télé le matin. Je ne sais pas pourquoi, mais c’est comme çà.

Mais d’où me viennent ces principes, ces idéaux éducatifs? Pourquoi sont ce certains d’entre eux, toujours aussi important à mes yeux?

J’avoue que je me pose de plus en plus la question car Soeurette Adorée et moi-même, pourtant soeurs, pourtant elevées selon les même principes (enfin, autant qu’un premier et un dernier peuvent l’être….), divergeont grandement dans nos conceptions de la maternité, des l’éduction, de notre relation à l’enfant. Pas de friction entre nous car je ne lui en dis rien mais ca ne m’empêche pas d’y penser…

Pourquoi était il si important à mes yeux d’avoir un accouchement physiologique, un allaitement (long) et d’autres choses encore?

Pourquoi est il si important à ses yeux que Neveu Chéri reste à table jusqu’à la fin du repas sans se lever?

Je me suis demandée si tout cela pouvait être lié au ressenti qu’on a de sa propre éducation, car force est de constater que je n’ai finalement aucune idée concrète de la façon dont ma mère nous a “materné”, nous a elevé dans notre plus petite enfance. J’en suis venue à me dire que ce que je m’impose et par conséquent, ce que j’impose à mes enfants, n’est que l’application de l’image idéale que je me fais de la mère parfaite, et peut être alors de celle que je voudrais être, ou même pire encore, que je voudrais que les gens voient en moi…

Ou comment se mettre la pression gratos.

Avec le recul, je suis contente d’avouer que mes enfants sont plutôt gentils avec moi et contribuent à l’amélioration de mon estime de moi. Ouf. Ils ont l’air de “réussir” dans les domaines qui me tiennent à coeur. Hasard ou conséquence?

Evidemment, je sais que je vais puiser dans mon enfance et mon adolescence pour savoir ce que je veux ou ne veux pas que mes enfants entendent, fassent ou subissent. Ce qui doit finalement être un doux mélange de mon caractère, de mon histoire et de mon éducation.

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