Non, ce n’est pas le nom d’un papillon nocturne. Ni d’une figure grammaticale…
Lundi, il y a 15 jours, je commançais une traitement à l’acide salicylique de ma verrue plantaire. Et je voyais apparaître trois petits boutons sur mon bras. Mmmmm…. sexy sexy…
Lundi dernier, une semaine plus tard, la verrue gonflait puis coulait. Je vous épargne les photos, vous pourriez vomir. Et je voyais apparaitre quelques autres petits boutons un peu partout sur mon corps. Ouuuhhhh… sexy sexy….
Mercredi, je commçais à douiller un peu au niveau du pied mais je serais les dents en pensant que la verrue souffrait autant que moi et que j’en verrais bientôt la fin. Et une petite tache rouge apparaissait sur ma cuisse, à l’endroit d’un bouton graté. Yeeee… soooo sexy….
Jeudi, le pied morflait, j’arrêtais le traitement à l’acide salicylique, la petite tache rouge gratouillait. Moi, je commençais à me dire que j’avais fait une bétise avec ce traitement de verrue, qui coulait toujours jaune. Mmmmm… desire… (en anglais, s’il vous plait)
Vendredi, dans la nuit, mon pied me faisait tellement mal que j’ai pris un bain de pied pour soulager la douleur. J’ai passé la nuit à gratter mes mains et mes pieds, recouverts de petits boutons rouges. La tache rouge de ma cuisse avait maintenant la taille d’un soucoupe de tasse à café et commençait à couler jaune. Décision était prise d’aller voir le docteur au petit matin. 9h : diagnostic posé : ERYSIPELE.
Mais qu’est ce que c’est que ce truc ? C’est une sympatique maladie de la peau. Voir ici ou là pour les détails.
Le doc, il avait l’air hyper sérieux. Il a dit en résumé « Antibio 10jours. Et vous commencez TOUT DE SUITE. Si la tache rouge s’étend beaucoup d’ici à demain, revenez me voir. Vous risquez une septicémie. »
Autant dire qu’en rentrant à la maison, je ne faisais pas la fière.
Vendredi soir, le pied faisait toujours mal, la plaque faisait la taille d’une assiette à dessert. J’ai dessiné les contours au feutre pour voir l’évolution.
Samedi matin, la plaque avait de nouveau doublé, on s’approchait de l’assiette . Elle était rouge, brulante, très épaisse et dure, comme une plaque de carton. J’étais très (très très) angoissée puisque, malgré les antibio, visiblement, les choses n’allaient pas mieux. Sans compter que du liquide jaune, visiblement du pus, coulait par toutes les plaies de mon corps. Je vous avait prévenu, glamour inside.
Je suis donc retourné chez le doc, qui, constatant la même chose que moi, a décidé de m’expédier à l’hopital. Je vous avoue qu’on a un peu malmené les enfants pour qu’ils se bougent le popotin et qu’ils mangent tout seul pendant que je préparais mon sac.
Voilà comment, samedi 13h, je franchissait la porte des urgences adultes, boitillant sur une jambe avec un bandage à la cuisse.
A 15h, le médecin des urgences confirmait l’érysipèle et mon obligation de rester pour une antibiothérapie par perfusion. Mais tout le monde était content de voir que je n’avais pas de fièvre, ni de ganglion infecté. Y’a pas de petite victoire.
A 17h, après 2h d’attente dans le couloir de urgences, j’intégrais ma chambre, perfusée à la pénicilline. La plaque partait de mon genou jusqu’à l’aine et faisait la moitité du contour de ma cuisse. On était passé de la tasse à café aux plats de présentation.
Je vais éviter de vous raconter ma soirée parce que, les cris dans la chambre voisine d’une dame qui a perdu la tête et qui ne sait pas ce qu’elle fait à l’hopital, les hurlements d’un monsieur, particulièrement remonté contre son médecin, les pleurs des uns, les râleries des autres… sont autant d’image de la misère humaine et des difficultés de l’hopital publique. Je vous assure que j’ai remercié mille fois les infirmières et aide soignantes pour leur travail, qui demande dans ces circonstances bien du courage.
Cerise sur le gâteau, ma voisine de chambre ronflait ET parlait en dormant.
J’ai donc passé une bonne nuit. N’est ce pas.
Dimanche matin, après 4 perfusions d’antibio, la plaque était de plus en plus étendue mais très nettement moins rouge. Mon pied, lui, ne me faisait plus du tout mal. Je courais partout. Enfin, plus rien de glauque et jaune ne s’échappait de mon corps par ma peau. Tout le monde était enchanté d’une telle amélioration. Surtout moi.
Dimanche après midi, deux perfusions plus tard, l’interne proposait de me déperfuser et de passer aux médicaments par voie orale. Je sautais sur l’occasion pour demander à rentrer chez moi. J’ai bien senti qu’elle et sa responsable n’était pas complètement pour, mais plus rien de sérieux ne s’opposait à mon retour. J’ai donc signé ma libération, promettant de revenir si la rougeur revenait, si la fièvre montait ou si je vomissais les médicaments. Il ne manquait plus que ça.
Lundi matin, la plaque est un peu plus étendue mais plus du tout rouge foncé. Tout va pour le mieux, je suis sur la voie de la guérison.
Aujourd’hui, mercredi, ca gratte toujours un peu, la plaque et touts les petits boutons sont toujours là mais la rougeur a presque totalement disparue. Je suis soulagée.
De toutes façons, j’ai encore une semaine d’antibio.
Voilà. A vrai dire, je ne connaissais pas cette maladie et j’ai halluciné de voir à quelle vitesse la maladie a progressé. Sans antibiotique, je ne sais pas comment serait ma jambe aujourd’hui. C’est juste incroyable. On est peu de chose.
En fait, pour ce billet, j’aurais pu inaugurer une catégorie « Nashii en chie »… mais j’espère que ca ne va pas se renouveler trop souvent.
Comme on est chanceuse, mais pas que, ce samedi là, justement, une copine m’avait invité à un spectacle… Je devais m’accorder une petite soirée entre filles à Paris. La première depuis que j’ai mangé sushi avec mes copines blogueuses il y a presque un an. Et finalement, ce fut une soirée entre filles… avec A, 87 ans et un strepto au poumon. Et même une nuit de liberté sans les enfants… la première sans P’tit Der. J’aurais préféré mieux, je ne vous le cache pas.
Tout ca pour une verrue qui était là depuis 2 ans et qui ne faisait de mal à personne. A part à mon égo.
Et vous voulez savoir à quoi je pensais pendant tous ces soins? A ma rapide mais efficace épilation maison, grâce à laquelle j’ai pu montrer ma gambette à tous les médecins, infirmières et aide soignantes sans mourir de honte ! Sexy, je vous avais dit !
Erysipèle, Hopital, Maladie, Peau, Urgences