Souvenez vous, il y a 6 mois, je franchissais les portes de la clinique avec mon Grand Bonhomme pour le faire opérer d’un posthectopie – circoncision à motivation médicale. Et j’en bavais un peu. Moins que lui certainement mais bon, là, c’est MON blog. J’ai le droit de me plaindre.
Après l’opération, j’avais discuté avec beaucoup de mamans (c’est fou comme la parole se délie entre mères…) et je m’étais presque prise à regretter de ne pas avoir consulté plusieurs médecins. Surtout après avoir lu ce qu’en dit Martin. Je ne vous cache pas m’être senti un peu coupable. Mais c’était fait.
D’abord je tiens à préciser que je n’ai jamais (JAMAIS) essayé de décaloter mes garçons, ni bébé, ni plus tard. Mais j’ai commencé à me poser la question pour en avoir entendu parler autour de moi et pour en avoir discuté avec mon généraliste. “Normalement” (et on met ce qu’on veut derrière ce mot), un petit garçon doit pouvoir se décaloter même partiellement lorsqu’il se masturbe ou se lave, du moins à partir d’un certain âge, disons 5 ans. Ce qui n’était pas du tout le cas pour mon Grand Bonhomme. Lorsqu’il essayait, il ne sortait RIEN.
Après visite chez l’urologue, on avait opéré.
Mais finalement, je me suis mise à penser, que, peut être, c’était normal et que ca aurait été en s’améliorant. Autant ne pas réitérer. Donc, j’ai posé la question à des copines, maman de garçons. Pour l’une, 3 garçons, me confirme qu’elle n’y a jamais touché mais sait que ses garçons se décalottent sans difficulté dans la douche. Pour l’autre, 3 garçons, me confirme également n’y avoir jamais touché mais que 2 de ses garçons n’ont pas de problème, le 3ième y arrive partiellement. Après consultation, son urologue, le mien, en fait, y arrive complètement, il s’agit donc probablement d’une question de temps. La dernière, vous la connaissez et elle m’a répondu de la même façon.
Me voilà bien avancé.
Pour Petit Bonhomme, je me suis inquiété également quand j’ai constaté qu’il ne sortait que 1 à 2 mm… Et j’ai creusé un peu plus la question.
D’abord, j’ai consulté le même urologue. Et évidemment, mes inquiétudes étaient fondées, impossible de décalotter : anneau cicatriciel blanc. Je m’inquiète à haute voix de ce que j’ai bien pu faire de mal. “Probablement rien… c’est comme ca…”. Son verdict est le même que pour Grand Bonhomme : il faut opérer.
Pour être bien certaine, j’en parle à ma pédiatre. “Vous avez bien raison de me montrer car certains docteurs ont le bistouri un peu facile!”…. Et après avoir regardé : “Ah, bah si, faut opérer.” Parfois, elle prescrit une pommade anesthésiante pour essayer progressivement mais dans notre cas, ca ne sert à rien, c’est trop serré, il n’y arrivera pas.
Alors j’ai réfléchi. Beaucoup. Longtemps (6 mois). J’ai le choix entre l’opérer maintenant et espérer qu’il oublie un peu et que sa vie sexuelle soit épanouie (ce qui me semble possible dans la mesure où une vaste partie de la population mondiale masculine est circoncise…). Ou ne pas l’opérer, le respecter en fait, et espérer que tout se libère progressivement et qu’il n’associe pas la douleur avec le plaisir… Vaste dilemne au programme.
Finalement, j’ai choisi de le faire opérer parce que je pense qu’il est dans une situation limite et que, ce qui risque de se passer, c’est, à l’adolescence, l’érection devienne douloureuse, voir impossible sans déchirure. Je ne sais pas si je fais le bon choix mais quand on est parent, on fait de son mieux et ce qu’on pense être bien et c’est tout.
C’est comme ca que mardi, donc, j’ai franchi les portes de la clinique. Avec Petit Bonhomme sur mes talons.
Cette fois ci, je m’étais un peu préparée et la situation n’était pas tout à fait la même car Petit Bonhomme avait vu le zizi de son frère, c’était déjà moins traumatisant. J’avais également pris un survetement large pour éviter l’effet poche kangourou.
Petit Bonhomme était le quatrième de la matinée donc nous avons un peu attendu. En regardant les Aristochats. Il se voit également administré le fameux médicaments qui rend stone. Et je peux vous dire que c’est de la bonne, parce que 20 min plus tard, il n’arrive même plus à articuler…
Au moment du départ, comme pour son frère, bisou, doudou et à plus tard. Mais dans ma tête, j’appréhende un peu le retour. Peur de revivre une scene désagréable. D’autant que les premiers patients reviennent en pleurant. Ca ravive des souvenirs.
Mais Petit Bonhomme n’est pas comme son frère, il est moins douillet et plus physique.
1h plus tard, toc toc. Déjà? Ah, non, c’est l’anesthésiste : “Il est réveillé. Mais il est un peu agité. Il se débat, veut descendre du brancard et a griffé une infirmère.” Ah? Ca ne m’étonne qu”à moitié. Une fois ces petits mots distribués, le doc s’en va sur un “on vous le ramène, vous allez l’entendre arriver.” En fait, je ne l’entends pas. Il ne revient toujours pas. Je ne comprends pas pourquoi est ce qu’on ne me fait pas venir s’il est si agité, je ne suis pas magicienne mais je pense que je saurai un peu mieux le prendre… Mais j’attends patiemment.
Après encore 30 min, je vois arriver dans le couloir un brancard vide… suivi d’une infirmière qui porte mon Petit Bonhomme blotti contre elle. Elle est très douce et lui parle gentillement. Il est en nage, rouge de sueur et de larmes. Je m’excuse auprès d’elle pour les griffures. Mais non, elle me dit que c’est “une autre”, avec elle, il a toujours été gentil. C’est qu’elle a su le prendre dans le bon sens. En même temps, elle est sympa, elle le porte ! Et l’anesthésiste me confirme qu’ils l’ont un peu shooté car il ne tenait pas en place. “Il va dormir”.
Ca, pour dormir, il a dormi : 2h ! Quand il ouvre les yeux, tous les autres petits patients sont partis. Il a l’air en meilleur forme, n’est pas choqué par son nouveau zizi mais a tout de même un peu mal. Par contre, il ne veut pas faire pipi. Ca tombe bien car finalement, ca n’est pas obligatoire. On verra à la maison.
Le rhabillage est évidemment une épreuve un peu difficile mais on y arrive. Et c’est en marchant lentement et comme un cow boy que mon Petit Bonhomme franchit dans l’autre sens les portes de la clinique. Monsieur est là pour nous convoyer à la maison.
Maintenant, je suis préparée. Je l’ai dit à Dr Uro : je sais que la zone pelée va suinter de liquide blanc pendant plusieurs jours, qu’il faudra mettre de la vaseline pour éviter les croutes qui collent, que les points de suture ne tomberont pas au bout de 15 jours. Normalement, ca sera plus simple.
Comptons un peu maintenant : 4 en 2007, 6 en 2010, 9 en 2011. Quoi ca? Des points de suture. Mais j’espère que ca n’ira pas tous les ans en augmentant!