Y’a des week end qu’on imagine “pépère”, du genre à programmer des sorties cool au marché, rentrer et se faire un petit apéro Beaujolais Nouveau. Tu vois, un truc pas compliqué. Et pis en fait, non.
Samedi, vers 16h20, soit juste avant le gouter (tardif, certes), cri de Petit Bonhomme dans la cuisine. Juste un petit cri et puis des hurlements, des pleurs, genre “ca va pas!, j’ai super mal!” Ouais tout ca.
J’accours et aaahhhh du sang partout. Bon, en fait, pas partout, hein mais quand même sur les deux mains et sur le t-shirt. J’attrape l’asticot et zou les deux mains sous l’eau pour identifier l’origine de l’hémorragie : ok, c’est le doigt. Mais ca coule vraiment fort. L’homme me sort donc les compresses stériles pour appliquer un point de compression. Temps mort. 2 min 30 secondes plus tard, je soulève la compression : ca coule à profusion ! Je fais un bandage sommaire pour éponger le massacre. Décision prise : on va l’hopital. Pendant ce temps là, Monsieur a trouvé, juste à coté du lieu du crime, dans la poubelle (!), un morceau de verre cassé taché du sang de Petit Bonhomme !
Le temps de rassembler le strict minimum : le carnet de santé, deux compotes, des petits gateaux, les blousons, tout en invectivant Grand Bonhomme, pour que, pour une fois, il s’habille rapido tout seul des chaussures au blouson, en quelques minutes, nous sommes partis.
10 min plus tard, nous arrivons aux urgences pédiatriques de Louis Mourrier à Colombes. Pour ceux qui connaissent, en temps normal, c’est 10 min pour ouvrir un dossier et 2h pour voir un médecin. Là, je montre mon bandage ensanglanté à l’infirmière et nous voilà partis en salle de soin. Sans attendre. Elle retire mon petit bandage de fortune rouge d’hémoglobine : on voit un bout de peau décolée et ca ne saigne plus… jusqu’à ce qu’elle soulève le lambeau et colle trois tonnes d’alcool “pour désinfecter et pour voir si c’est propre”. Ah bah, là, c’est sur, c’est propre !
Infirmière : “on va faire venir un docteur car il faut peut être recoudre et alors, il faudra peut être d’hoaller dans un autre hospital.” Gnè?
Docteur n°1 : “on enlève le bout de peau et on fait un pansement compressif”
10min plus tard: ca saigne toujours autant quand on soulève la compresse : Infirmière fait venir Docteur n°2 : “on recoud le bout de peau et on voit”.
20min plus tard: ca saigne toujours : Docteur n°2 ne veut plus recoudre, ca ne sert à rien : on retire le morceau de peau et on comprime. “Ca devrait s’arrêter de saigner”.
15 min plus tard: ca saigne toujours (Tu te lasses? nous aussi !) : Docteur n°2 : “j’appelle un chirurgien de Debré et je reviens”. Ah, quand même.
10 min plus tard : … ok j’arrête. Mais ca saigne quand même. Docteur n°2 : “le chirurgien de Debré dit qu’il faut comprimer 10 min montre en main mais je vais appeler un de nos chirurgiens”. “Ouais, parce que ca fait quand même 1h30 que ca saigne…”
10 min plus tard: …. Oui, vous avez deviné… Docteur n°2 fait intervenir Docteur n°3, chirurgien de son état et qui nous sort le pansement hémostatique de rève ! Il aura donc fallu près d’1h30 pour arriver à se résultat : un pansement cicatrisant ! Et hop un beau pansement par dessus qu’il ne faut pas toucher jusqu’à demain… Ouf, c’est fini !
Petit Bonhomme est lessivé par ses 2h de pleurs en continu – essayer d’appuyer sur une plaie à vif et vous verrez le résultat !- et Grand Bonhomme, pourtant très sage, commence à en avoir ras le bol. Nous sommes bien content de rentrer mais la soirée sera courte. Tant pis, il nous reste dimanche… et la basse cour ! Je vous en parle demain.
PS : Pour en garder tout de même une leçon, sachez que si la plaie est nette et propre, il faut comprimer (pansement serré) et attendre que ca s’arrête de saigner, même si ca dure 1h ou plus.