Dans un monde un peu meilleur (même pas parfait, hein?), mes enfants seraient un peu plus obéissants, un poil plus compréhensifs, tout aussi créatifs mais dans le bon sens du terme, un chouillat plus idéaux quoi !
Dans la vraie vie, mes Bonshommes sont de vrais monstres. Ils n’écoutent pas grand chose, obéissent un fois sur 3, quand ca leur chante, et dans le cas contraire, font bien exactement le contraire de ce qu’on leur demande. Bienvenus dans mon monde !
Grand Bonhomme est vraiment de la graine de filou, il répond, ne dit pas toujours des mots très polis (à son échelle bien entendu !), dit des paroles méchantes bien plus souvent qu’il ne faudrait… Et alors qu’on trouvait que son comportement s’améliorait puisqu’avec nous, il s’était assagi, plus de cri, plus de hurlements, plus de blocage complet… les personnes qui l’entourent, elles, sont plutôt persuadées qu’il bascule du côté obscure de la force : sa charmante Maitresse nous a convoqués à la rentrée et sa SuperNounou (oui, même elle ! ) n’en peut plus. A vrai dire, je la comprends bien.
Petit Bonhomme est la copie du Grand. Mais en pire. Il ne parle pas encore suffisamment bien pour pouvoir exprimer de mauvaises paroles ou de mauvais mots. Mais toute la frustration de ce manque de langage se traduit par des coups. Et même quand il veut faire des bisous, sa maladresse les transforme en morsures. Il est brute, très physique. Bref, je me prends régulièrement des coups de tête, de poing ou de bâton ! Quand à l’obéissance, je pense qu’il n’a pas la moindre idée de ce que c’est. Ce qu’on lui dit traverse son cerveau sans toucher le moindre neurone. Transparent. Il n’en fait qu’à sa tête et n’écoute que sa propre volonté et ses envies.
Les solutions mises en œuvre sont toujours les mêmes.
En période calme, nous nous relayons pour maitriser (c’est vraiment le mot!) l’animal. Parfois ca marche. Parfois non. Alors parfois on baisse les bras. Bah, vilains parents démissionnaires. Vas-y, SuperNanny, jette moi la pierre !
Mais si on insiste, on en vient aux punitions. L’obliger à rester assis sur le banc de la punition (Oui, chez nous, il y a un banc de punition…) relève de la mission impossible. Il se tend, hurle, chouine, pleure…. pour de faux ! Pur caprice ! Pas une larme! Deux options : soit le maintenir physiquement en place. Le bras de fer. Je finis en général par céder. Sinon, je l’oblige à demander pardon, à faire un câlin ou à corriger son erreur. Mais deux minutes plus tard, tout est oublié. Mémoire de poisson rouge.
La dernière version de punition mise en œuvre (“Je crois que la situation appelle l’imagination” – les initiés comprendront) est l’enfermement dans la chambre. Oui, je sais, l’isolement n’est pas préconisé (ah, si, peut être pas SuperNanny…?) mais finalement, cela semble être assez efficace. Pour l’instant.
Je ne saurai pas vous dire si ca fonctionne sur le long terme mais au regard des commentaires peu élogieux qui entourent Grand Bonhomme, je pense qu’il est urgent de proposer une éducation différente pour Petit Bonhomme avant que les deux ne finissent en maison de redressement. Si j’écoute notre président Sarko, mon Grand Bonhomme va bientôt être fiché comme futur délinquant… Quelle merde !
Pour finir avec toutes ces misères et en revenir à Gordon, je pense (je savais déjà) que sa méthode est tout simplement inapplicable avant les 3 ans de l’enfant… et alors Gordon? Qu’est ce qu’on fait avant? Hein? Il la ramène moins, le Gordon !
Et après 3 ans? Ben, nous y allons progressivement, notamment par la notion de compromis, qui est, à mon goût, le première étape du gagnant- gagnant. Et çà, dès fois, ca marche… En tout cas, l’idée fait son chemin !